L’Impossible monsieur bébé (Bringing up Baby) – de Howard Hawks – 1938
Oui, Howard Hawks a un talent assez extraordinaire pour filmer les dialogues dans ses comédies, avec ces dialogues qui se chevauchent sans le moindre temps mort, et cette manière d’accélérer le mouvement. Cela donne un rythme hallucinant à ce film, comme à toutes ses grandes incursions dans le genre. Oui.
Pourtant, aussi vive et enlevée soit cette comédie, j’ai eu bien du mal à me passionner pour ce vaudeville entre ville et campagne, avec léopards et récits de chasse. Il y a des tas de scènes franchement géniales : celle de la robe arrachée dans le restaurant, la longue séquence de la prison, ou celle du léopard sur le toit, qui m’a franchement fait fondre. Des scènes où on affiche un grand sourire, à défaut de grands rires francs, et où une certaine poésie affleure sous la folie de l’histoire.
Mais cette folie semble aussi par moments trop libre, pas assez maîtrisée, et un peu vaine. Cary Grant est réjouissant en paléontologue distrait et naïf. Katharine Hepburn est un rien exaspérante en héritière fonceuse et totalement in love. Les seconds rôles sont parfaits, pas la moindre baisse de régime, des moments d’anthologie…
Mais alors quoi ? D’où vient ce désintérêt qui va et vient constamment. Pas de l’ennui, non, mais un désintérêt poli, qui donne envie de souffler pour que ce squelette de dinosaure se casse la gueule au plus vite. Peut-être n’étais-je tout simplement pas dans de bonnes dispositions… A revoir pour vérifier.