Sept ans de réflexion (The Seven Year Itch) – de Billy Wilder – 1955
C’est sans doute l’image la plus célèbre de Marylin Monroe, le symbole du glamour : l’actrice dont la spectaculaire robe blanche vole sur ses jambes largement dénudées, en passant au-dessus d’une grille de métro… Une image sexy en diable, autour de laquelle toute la promotion du film était (et est toujours) axée…
Sexy ? Glamour ? Innocente, surtout… Cette scène, mieux peut-être que toute autre, illustre le personnage purement innocent de Marylin, inconsciente de l’effet que provoque sa beauté et son corps si plein sur les hommes.
Véritable fantasme malgré elle… Le contraste entre l’innocence de la dame et l’image qu’elle dégage donne, comme souvent dans sa carrière, les plus beaux moments de 7 ans de réflexion. La manière dont elle évoque ses sous-vêtements gardés au frigo, ou sa mésaventure dans la baignoire, et le visage de Tom Ewell qui se décompose au fur et à mesure que des images mentales se forment…
Tom Ewell, homme marié dont la femme et le fils sont partis passer l’été à la campagne (belle scène d’au-revoir, avec ces baisers contrariés), le laissant seul dans un New York surchauffé, seul avec ses fantasmes masculins. Le film est tiré d’une pièce triomphale dont Ewell fut la star. D’où, sans doute, l’aspect très bavard du film, Ewell passant l’essentiel de ses scènes solo à parler seul, comme une voix off, mais pas off. C’est assez drôle, souvent, mais le procédé est aussi un peu lourd, et rappelle bien plus l’origine théâtrale que l’unité de lieu, presque respectée.
Assez magique quand Marylin Monroe est à l’écran, le film manque un peu d’allant quand Tom Ewell est seul. Pas grand-chose à lui reprocher, mais sans doute n’a-t-il simplement pas l’aura d’un grand acteur de cinéma…
Le film est en tout cas un bon exemple qui prouve que Wilder est aussi un grand cinéaste, et pas juste un grand scénariste. Il y a dans son film une vivacité, une richesse formelle remarquable, avec quelques trucages (simples) et surimpressions plutôt rares dans sa filmographie, qui donnent réellement forme aux fantasmes d’Ewell. Irrésistibles fantasmes…