Les Yeux dans les ténèbres (Eyes in the night) – de Fred Zinnemann – 1942
Un détective privé aveugle enquête sur un meurtre mystérieux qui implique une vieille amie… Aveugle, mais impressionnant, le détective : une force de la nature capable de terrasser n’importe quel adversaire à mains nues, un sens de l’observation hors du commun, sans même parler de l’intelligence du gars.
Et son chien ! Son chien… Véritable héros du film, en charge à la fois de l’action et de l’humour. Du rythme, aussi, tout en accélérations, en sauts, en morsures subites… Edward Arnold (symbole de l’establishment chez Capra) est inattendu et très bien dans le rôle du privé aveugle Duncan Maclain, qu’il retrouvera trois ans plus tard dans L’Œil caché. Mais c’est bien Friday, le berger allemand, le vrai héros de ce polar de série B.
Fort plaisant, ce polar, petite chose sans prétention mais qui se regarde avec un grand plaisir simple. Le jeune Fred Zinnemann, dix ans avant sa grande période (Le Train sifflera trois fois sera tourné en 1952), fait le job avec un vrai talent. Il y a de bien bons acteurs devant sa caméra : Friday et Edward Arnold, donc, mais aussi Ann Harding en femme mure et digne, et Donna Reed (que l’on verra aussi chez Capra, et que Zinnemann dirigera de nouveau dans Tant qu’il y aura des hommes) en belle-fille hautaine. Elle qu’on connaîtra en incarnation même de la jeune femme douce et attentionnée (La Vie est belle) trouve ici un rôle de peste assez antipathique. Et réjouissant.
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