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Humoresque (id.) – de Jean Negulesco – 1946

Classé dans : 1940-1949,GARFIELD John,NEGULESCO Jean — 23 avril, 2020 @ 8:00

Humoresque Negulesco

Prenez la même nouvelle (signée Fannie Hurst), confiez là à deux cinéastes différents, à deux époques différentes, et vous obtiendrez deux films différents. C’est un fait. Misez sur deux grands cinéastes passionnés par leur sujet, et vous aurez des chances d’obtenir deux films également remarquables, en plus d’être différents. CQFD.

Du film de Borzage, qui fut l’une de ses premières réussites personnelles en 1920, celui de Jean Negulesco ne garde que quelques éléments, à commencer par la jeunesse du personnage principal, grand violoniste qui, après un concert annulé, se remémore son parcours. Ce parcours qui a commencé, alors qu’il était enfant, dans un quartier populaire.

Comme chez Borzage, cette partie est superbe : la manière dont Negulesco filme le coup de foudre de son jeune héros pour le violon, cette obsession dès la première rencontre, alors que son père ne pense qu’à lui offrir un vrai jouet, cette obsession qu’encourage une mère aimante mais un rien étouffante, qui rêve de voir l’un de ses enfants devenir musicien professionnel, pour s’élever dans la société plus sans doute que par amour de l’art.

La version Negulesco limite le contraste entre l’instrument et le contexte social de cette famille, dont Borzage faisait un élément central dans son film. Mais l’émotion et la justesse des sentiments sont les mêmes. Dans les deux films, il y a aussi, et surtout, cet amour de la musique, comme un élément majeur de nos vies, comme le meilleur moyen de souligner les sentiments et les émotions. Comme une passion qui dévore tout, aussi.

Devenu adulte, le héros a désormais les traits de John Garfield. Ce qui a de la gueule, et ce qui est une excellente idée pour en faire un personnage prisonnier de ses passions. C’est bien ce qu’il est. Et c’est pour ça qu’on sait d’avance que toute histoire d’amour est vouée à l’échec. La douce Gina (Joan Chandler) s’en rend compte bien vite, tout en se trompant probablement sur l’identité de sa principale rivale.

Car la riche Helen, mécène et alcoolique (deux caractéristiques majeures) qui entretient une liaison avec Garfield, réalise elle-même que la musique est l’unique maîtresse qui compte vraiment pour lui. Celle qui aura toujours le dernier mot. Très grand rôle pour Joan Crawford, femme arrogante et d’abord antipathique, qui croit trouver dans cette histoire d’amour une porte vers une vie plus sincère, moins aliénante. Destin tragique en marche.

John Garfield est remarquable dans le rôle de cet homme entièrement dévoué à son art. Tout le contraire de Crawford : un type sympathique, mais qui traverse la vie sans vraiment réaliser les drames qui l’entourent. Mais il y a la musique pour ça, superbement et longuement filmée. C’est par elle que passent les sentiments le plus souvent. Rarement un film hollywoodien aura su la mettre en scène avec autant de force et d’intelligence.

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