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La Cité des dangers (Hustle) – de Robert Aldrich – 1975

Classé dans : * Polars US (1960-1979),1970-1979,ALDRICH Robert — 20 avril, 2020 @ 8:00

La Cité des dangers

Catherine Deneuve a tourné avec Burt Reynolds. Cette information, en soi, mérite qu’on s’y arrête. Je la réécris, d’ailleurs, tant elle semble irréelle : Catherine Deneuve a tourné avec Burt Reynolds. Mieux : Catherine Deneuve a tourné avec Burt Reynolds dans un polar, qui plus réalisé par le très viril Robert Aldrich. Certes, ce dernier n’a pas fait tourné que des mâles bourrés de testostérones: on lui doit notamment Qu’est-il arrivé à Baby Jane ?, mémorable jeu de massacre entre deux grandes actrices. Mais quand même…

Deneuve donnant la réplique au plus macho des acteurs américains, devant la caméra du réalisateur des 12 salopards et de L’Empereur du Nord… C’est pour le moins une curiosité. Verdict, après l’avoir vu : le film ne trouve sa place dans le panthéon d’aucune des trois gloires concernées. Peut-être, à la limite, dans celui de Burt Reynolds, qui trouve un beau rôle de flic un peu fatigué de la violence qui l’entoure, et qui rêve d’une autre vie au côté de la femme qu’il aime, prostituée qu’il refuse de juger.

C’est, sur le papier, le personnage le plus intéressant du film : un homme revenu de tout, policier qui franchit une sorte de point de non retour au contact du père d’un énième cadavre, celui de trop pour lui, que le scénario compare à un Capitaine Achab urbain, traquant sa propre baleine blanche.

A l’écran, on sent pourtant que c’est Catherine Deneuve qui subjugue Aldrich. C’est sans doute elle la vraie raison d’être du film : ce qu’elle représente en tant qu’icône du cinéma français et européen. La Cité des dangers ressemble souvent à un hommage sincère mais maladroit à l’Europe et à sa culture, vus comme la promesse d’une autre vie,un peu irréelle. Un hommage à l’Américaine, avec des gros sabots et des passages obligés : une chanson de Charles Aznavour, une projection d’Un homme et une femme

Les moments les plus beaux sont ceux qui mettent en scène Deneuve et Reynolds. Mais les scènes immobiles seulement: Aldrich filme très joliment l’immobilité, ces instants d’attente ou même d’ennui. En revanche, il paraît très curieusement maladroit pour filmer les mouvements « naturels ». Catherine Deneuve qui se promène dans cette maison sur les collines de Los Angeles au début du film, étirant ses bras comme pendant un défilé… Une image presque gênante, tant elle sonne faux.

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