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Pendez-les haut et court (Hang’em high) – de Ted Post – 1968

Classé dans : 1960-1969,EASTWOOD Clint (acteur),POST Ted,WESTERNS — 16 avril, 2020 @ 8:00

Pendez-les haut et court

Pendez-les haut et court est un film important, au moins pour Clint Eastwood. C’est le film qui marque son retour en Amérique après son escapade italienne, qui en a fait une star. C’est aussi le film qui marque le début de son indépendance, la naissance de sa société Malpaso, grâce à laquelle il occupe depuis plus de cinquante ans une place quasiment unique dans le système hollywoodien.

Qu’Eastwood choisisse un western pour ce nouveau départ n’est pas une surprise. Le genre en a fait une vedette de télé avec Rawhide, puis une star de cinéma avec Pour une poignée de dollars. Le choix du sujet l’est d’avantage. Eastwood y dévoile déjà une complexité sur laquelle beaucoup de critiques au jugement définitif se cassent encore les dents acérées. Pendez-les haut et court est à la fois un film de vengeance, et un plaidoyer assez fin contre la peine de mort.

Le film permet en tout cas à Eastwood de prendre ses distances avec le western spaghetti, genre qui aurait suffi à assurer sa fortune et sa gloire. Cette année-là, il a notamment refusé Il était une fois dans l’Ouest pour relancer sa carrière en Amérique. Le film de Ted Post n’a évidemment pas la force de celui de Leone, mais qui sait ce qu’Eastwood serait aujourd’hui s’il n’avait pas fait ce choix.

Pendez-les haut et court se situe entre deux époques : celle du western classique dont il reprend en partie l’esthétique, et celle d’un nouvel Hollywood que l’on pressent par moments, à travers quelques seconds rôles et une certaine profondeur de ton. Une espèce d’entre-deux qui tient plutôt ses promesses, même si formellement, Post n’évite pas les excès de l’époque, à commencer par une propension à user du zoom, effet assez malheureux ici.

Un entre-deux qui réussit bien à Eatwood acteur, qui retrouve le charisme incroyable de l’homme sans nom (même bien rasé) tout en annonçant la noirceur des personnages qu’il jouera notamment chez Don Siegel. Jed Cooper est un type bien, mais il n’accepte une étoile de marshall que pour retrouver ceux qui l’ont lynché et laissé pour mort.

Il y a constamment dans ce film le trouble de la frontière entre le bien et le mal, cette frontière trouble que symbolise la justice. Pat Hingle est étonnant dans le rôle d’un juge qui condamne à la potence avec la même autorité personnelle que le « capitaine » joué par Ed Begley a décidé de pendre Clint, qu’il soupçonnait de vol de bétail et de meurtre.

Quelle est la différence, au fond, entre ces deux personnages, si ce n’est cette robe noire et le tribunal qui sert de décor ? L’air las de ceux qui rendent la justice, peut-être, comme un mal nécessaire : Pat Hingle, ou le marshall fatigué que joue Ben Johnson. Le personnage d’Inger Stevens est en revanche nettement moins convainquant, caution féminine qui dévie le propos vers une réflexion un peu foireuse sur les effets de la violence.

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