La Méthode Kominsky (The Kominsky Method), saison 2 – créée par Chuck Lorre – 2019
Faire rire avec la déchéance physique d’un homme. Pari audacieux, surtout quand cet homme est joué par un acteur qui fut une sorte de symbole de virilité. Michael Douglas, star hyper-sexuée au sommet de sa gloire, qui incarne un type confronté à des problèmes de prostate. Un homme de son âge : 75 ans, qu’il porte beau, mais en traînant la patte.
Cette deuxième saison renforce la bonne impression qu’avait laissé la première, et précise les rôles entre les deux amis que tout oppose. Douglas, donc, comédien vieillissant confronté à la décrépitude non seulement de son corps, mais aussi de sa vie telle qu’il l’a toujours construite. Et Alan Arkin, son agent, droit et cynique, qui doit apprendre à regarder vers l’avenir à 80 ans bien tapés.
La première saison était essentiellement basée sur l’alchimie entre ces deux-là. Leur relation reste centrale, et irrésistible. Mais cette nouvelle salve d’épisodes développe leurs parcours respectifs. Norman (Arkin) renoue ainsi avec un amour de jeunesse (Jane Seymour, d’une grâce infinie) et avec sa fille décidée à tourner le dos à ses démons.
Sandy (Douglas) tente, lui, de recoller les morceaux avec Lisa, sa maîtresse à qui il est incapable de livrer ses sentiments. Il réalise aussi que ses rapports avec sa fille ne sont pas si simples. Moment très drôle où il découvre qu’elle vit avec un homme presque aussi vieux que lui, lui qui a enchaîné les relations avec des jeunes femmes aussi jeunes qu’elle.
Le show trouve le bon équilibre entre comédie et gravité, par petites touches jamais larmoyantes. Un passage, aussi, bref et inattendu, crée une jolie émotion : l’apparition de Kathleen Kennedy, qui forma un couple de cinéma marquant avec Michael Douglas dans trois films (de A la poursuite du diamant vert à La Guerre des Rose), et que l’on retrouve trente ans après, sa beauté envolée. Cette apparition, plus que le clin d’œil de Danny De Vito dans la première saison, renforce le parallèle entre Douglas et son personnage. Une belle idée.
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