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Le Cas Richard Jewell (Richard Jewell) – de Clint Eastwood- 2019

Classé dans : 2010-2019,EASTWOOD Clint (réal.) — 8 avril, 2020 @ 8:00

Le Cas Richard Jewell

Ça va finir par ressembler à une œuvre dans l’œuvre : depuis quelques films (depuis American Sniper surtout, mais en fait dès Mémoires de nos pères), Eastwood décline un même thème, celui du héros de circonstance confronté au regard de l’autre et aux conséquences de ses actes. Cela donne Sully (excellent film) ou Le 15h17 pour Paris (allez, disons-le le plus raté de ses films). Bonne nouvelle, Le Cas Richard Jewell s’inscrit plutôt dans la lignée de Sully. Comme quoi un film n’est jamais aussi bon que quand on a des choses à dire… Et il a bien des choses à dire, le Clint, sur ce Richard Jewell, qui tient autant du pilote Sully joué par Tom Hanks que du sniper joué par Bradley Cooper. A une différence, de taille, près ce héros-là n’a pas le physique de l’emploi. Il est obèse, peu aimable, et vit avec sa mère. Pas le profil du héros, donc. Et ça, Clint l’a compris c’est un sujet. Et un sacré bon sujet, qui plus est. Le fait que ce soit une histoire vraie ne gâche rien.

Petit rappel. Atlanta, 1996, en marge des Jeux Olympiques. Un attentat à la bombe lors d’un concert en plein air. Un petit agent de la sécurité permet d’éviter le pire grâce à sa vigilance. Un héros comme l’Amérique les aime. Sauf que quelques jours plus tard, ce type gorgé de frustration devient le suspect privilégié de cet attentat, proie d’un FBI paumé en quête d’un coupable, et de journalistes en quête d’un sujet bien vendeur. Ils l’ont trouvé.

Pas de faux suspens Richard Jewell est innocent. Qu’importe d’ailleurs le vrai coupable ici. Ce qui intéresse Eastwood, c’est l’effet de la meute, la manière dont Richard et sa mère prennent cette injustice en pleine gueule, avec une dignité à la hauteur de la violence du truc. Eastwood n’épargne ni les agents du gouvernement, ni les journalistes, au choix incompétents ou cyniques, le cumul n’étant pas interdit. Mais la manière dont il filme Richard et sa mère atteint, en revanche, des sommets de délicatesse.

Après un premier quart d’heure un peu plan-plan, Eastwood réussit parfaitement la scène de l’attentat, à la fois ample et profondément intime. La suite évite consciencieusement tout effet facile. Le film se concentre sur la relation entre Richard et sa mère, entre Richard et son avocat. Kathy Bates (la mère) et Sam Rockwell (l’avocat) sont parfaits. Quant à Paul Walter Hauser, il est simplement exceptionnel, donnant une humanité immense à ce personnage trop obséquieux, trop fermé, trop américain. Une grande révélation, pour un grand Eastwood.

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