Play it again, Sam

tout le cinéma que j’aime

Mollenard – de Robert Siodmak – 1938

Classé dans : 1930-1939,SIODMAK Robert — 6 mars, 2020 @ 8:00

Mollenard

Ballotté par l’Histoire, l’Allemand Robert Siodmak est arrivé en 1933 pour fuir le nazisme. Il en est reparti six ans plus tard pour les mêmes raisons, direction Hollywood. Il n’est pas le seul dans ce cas, mais ils sont rares les cinéastes qui ont su comme lui s’adapter aussi bien aux différents systèmes de production, et aux différentes cultures.

Non seulement Siodmak a signé des chefs d’œuvre en France comme en Amérique, mais il y a signé des chefs d’œuvre totalement français ou américains. Pas des œuvres dont on pourrait devenir qu’elles sont d’un auteur allemand. C’est le cas de Mollenard, peut-être son meilleur film français : un grand film totalement de son époque, quintessence de ce que le cinéma français pouvait faire de mieux.

Il y a dans Mollenard une ampleur rare, un mélange des genres aussi audacieux que passionnant. La moitié de l’intrigue se déroule au-delà des Océans, en Extrême-Orient où le commandant de paquebot Mollenard (Harry Baur) tente de se sortir des ennuis que lui ont procuré son trafic d’armes.

Un pur film d’aventures exotiques, sur fond de guerre sino-japonaise, avec meurtres (celui de You le Chinois, plaqué à une planche à la proue d’une barque, est particulièrement marquant parce que lapidaire et inattendu), suspense, fusillades, beuveries et filles faciles. Toute une atmosphère, et un sentiment de camaraderie viril entre le commandant Mollenard et ses hommes, particulièrement son second, joué par Albert Préjean, dont les gestes à peine esquissés disent beaucoup de l’affection qu’il a pour le commandant.

Pourtant, c’est loin de là que Siodmak et Oscar-Paul Gilbert (autour du roman original et scénariste avec Charles Spaak) décident de commencer le film : avec la femme acariâtre de Mollenard, que joue la grande Gabrielle Dorziat. Une femme odieuse et castratrice, qui représente tout ce que Mollenard fuit désespérément dans cette vie d’aventures. Et tout ce que le destin lui réserve comme saloperie…

Terrible face-à-face, cruel et douloureux, entre ces deux acteurs formidables. Grand film de caractère aussi, avec des seconds rôles comme on les aime, de Pierre Renoir à Dalio en passant par Jacques Baumer. Grand film d’atmosphère, grand film dramatique, grand film tout court.

Pas de commentaire »

Pas encore de commentaire.

Flux RSS des commentaires de cet article.

Laisser un commentaire

 

Kiefer Sutherland Filmographie |
LE PIANO un film de Lévon ... |
Twilight, The vampire diari... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | CABINE OF THE DEAD
| film streaming
| inderalfr