La Présidente – de Fernand Rivers – 1938
Le Ministre de la justice veut faire nommer à Paris le président d’un tribunal de province pour rapprocher la femme de ce dernier, dont il est tombé amoureux. Sauf que la femme dudit président n’est pas vraiment sa femme, mais une actrice. Et que la vraie femme a, de son côté, bien l’intention de tout faire pour obtenir une promotion à son mari…
Ajoutez à ça une jeune fille qui a oublié le français en apprenant l’anglais, un huissier à qui on ne cesse de demander le même travail, un majordome marseillais trop fier de ses origines, des quiproquos qui n’en finissent pas et des portes qu’on ouvre et qu’on claque sans cesse…
Fernand Rivers signe un pur marivaudage, tellement dans l’esprit du théâtre de boulevard qu’on s’attend à entendre les rires des spectateurs. A l’origine, il y a une pièce, bien sûr. Bien sûr, parce que Rivers ne fait pas grand effort pour sortir du canevas bien huilé de cette comédie, avec ses trois actes (et autant de décors), ses tirades en apartés, et ses intonations outrées…
Une fois, quand même, Rivers surprend et séduit, avec ce trucage rigolo montrant la silhouette de la jeune actrice (Elvire Popesco) qui se trimballe en miniature sur le bureau du président, illustration maline du fait que la belle hante ses pensées… Pour le reste, du rythme, des cris, beaucoup de dialogues à double-sens très portés cul, une vision bien lubrique de la politique et de la bourgeoisie, mais rien de très original.
Elvire Popesco est très bien en actrice pas si écervelée, Suzanne Dehelly en fait beaucoup dans le rôle de la vraie femme du président. Mais c’est ce dernier, André Lefaur, qui donne les meilleurs moments, avec sa gueule irrésistible de magistrat dont la dignité en prend un sacré coup…
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