The Truman Show (id.) – de Peter Weir – 1998
The Truman Show, c’est d’abord un scénario génial, signée Andrew Niccol, que le film lance comme un espoir bien excitant qui tiendra toutes ses promesses dans la décennie suivante (de Bienvenue à Gattaca à Lord of War), avant de se perdre dans le nanar tendance new age (Les Âmes vagabondes).
C’est aussi le talent de Peter Weir, cinéaste au style aussi modeste que percutant, qui sait comme personne mettre de l’intimité dans des sujets amples. Et celui-ci ne manque pas d’amplitude.
C’est, enfin, Jim Carrey, clown génial devenu acteur génial, en partie grâce à ce rôle, où ses mimiques puériles servent magnifiquement ce personnage aussi attachant que touchant.
Truman, ce « héros » quotidien dont la vie est suivie sans qu’il le sache par des millions de téléspectateurs, c’est le symbole de l’innocence volée, de la spontanéité perdue. Ce type dont la vie fascine et passionne n’a pourtant rien d’exceptionnel… si ce n’est le fait d’être filmé dans son quotidien le plus banal.
The Truman Show est une belle critique de la télévision, et de la fascination pour les images. C’est aussi la preuve, hélas, que la fiction, aussi pertinente soit elle, n’est pas capable d’éviter le pire. Le film annonce la télé poubelle des vingt ans à venir, avec une triste acuité.
C’est une sorte de feel good movie que signe Peter Weir, mais empreint d’une ironie cruelle et cynique.
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