Burn after reading (id.) – de Joel et Ethan Coen – 2008
Une femme entre deux âges qui veut trouver l’argent nécessaire aux opérations de chirurgie esthétiques qu’elle veut faire. Un paranoïaque qui multiplie les maîtresses et s’effondre quand il découvre que sa femme le soupçonne d’infidélité. Un coach sportif bas du front, voire totalement crétin… Ces trois là, et quelques autres tout aussi gratinés, se croisent autour d’un CD trouvé dans un vestiaire, qui va aimanté tous les espions en poste à Washington, sans qu’aucun de ces derniers ne comprennent vraiment ce qui se passe.
On est chez les frères Coen, dans leur veine « les crétins sont des héros pas comme les autres ». Bref, dans leur veine George Clooney. Ou l’art d’élever la crétinerie et le n’importe quoi à un niveau exceptionnel. Il est rare, quand même, de voir des personnages aussi à côté de la plaque, aussi absurdes que ceux-là. A tel point qu’on frise par moments le pur foutage de gueule.
On frise seulement. Avec les Coen, ce grand n’importe quoi a toujours quelque chose de très humain, qui touche au coeur. Ou l’art, aussi, de nous faire prendre conscience qu’on a tous quelque chose de crétin et d’absurde. Les Coen, il est vrai, sont de grands directeurs d’acteurs. La preuve : même John Malkovich est très bien dans Burn after reading !
Pas aussi bien que George Clooney, Brad Pitt et Frances McDormand, mais très bien quand même, en ex-analyste de la CIA au fond du trou. Ce sont les personnages qui font tout le sel de ce sommet d’absurdité, eux et les situations, les dialogues souvent complètement inattendus, Frances McDormand l’air entendu devant un agent russe, Brad Pitt en costume un casque de vélo sur la tête, George Clooney qui va courir… Et la rencontre de ces deux derniers bien sûr, aussi brève que percutante.
… Du grand n’importe quoi élevé au rang d’art majeur !