Sur la piste des Apaches (Apache uprising) – de R.G. Springsteen – 1965
La légèreté avec laquelle les Indiens sont dégommés à la chaîne dans les premières minutes sont assez trompeuses. Oui, les Indiens ont, plutôt, le mauvais rôle, mais un dialogue, tout simple, entre deux blancs remet quand même les choses à leur place :
« Comment se débrouillaient-ils, ces Indiens, avant qu’on arrive ?
- Sans doute mieux que maintenant. »
Sur la piste des Apaches est un petit western sans grande ambition, série B avec des gueules qu’on aime bien (Rory Calhoun, Arthur Hunnicutt, Lon Chaney Jr…), des méchants caricaturaux (John Russell, Deforest Kelly), et une Corinne Calvet pas mal du tout. Une petite chose sans conséquence basée sur un scénario assez convenu : un voyage en diligence, des bandits qui prennent les voyageurs en otages, des Indiens sur le chemin de la guerre…
Mais tout ça est mené sans temps mort, et sans génie apparent. Cela dit, le film a été taillé à la serpe pour la diffusion télé d’autrefois, et il ne reste plus qu’une version pan&scannée qui ne rend sans doute pas justice à la mise en scène, qui semble par moments assez inspirée : des mouvements de caméra, du cadrage dynamique, qu’on ne peut que deviner, le Techniscope original étant réduit de moitié.
Tourné en 1965, le film est à la fois classique et sous influence de Sergio Leone (pour l’utilisation de la musique et quelques gros plans) et d’Anthony Mann (pour les décors naturels, en particulier dans la dernière séquence). Mais R.G. Springsteen évite les comparaisons qui seraient trop peu flatteuses, en prenant un parti-pris étonnant : la violence est, le plus souvent, hors champs. Elle n’en est que plus frappante.
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