Pékin Express (Pekin Express) – de William Dieterle – 1951
L’amour, la foi et la bonté, contre la haine, l’intolérance et la violence… Ou les valeurs belles et humanistes de la grande Amérique, contre le chaos qu’amène le communisme dans une Chine dirigée depuis peu par le Parti… Ce pseudo-remake du chef d’œuvre de Sternberg Shanghai Express ne fait pas vraiment dans la dentelle, dans sa manière de délivrer un message si souvent asséné par le Hollywood de ces années-là.
Un médecin pour qui toute vie est précieuse (Joseph Cotten, un peu absent par moments), la femme qu’il aime et qui est prête à se sacrifier pour lui (Corinne Calvet, belle mais jamais ni crédible, ni émouvante), et un prêtre bon et compréhensif et dépit de tout (le toujours sympa Edmund Gwen) d’un côté. De l’autre, un seigneur de la guerre sanguinaire derrière des abords suaves et un pilier du Parti obtus et colérique…
On peut comme ça multiplier les manières de résumer l’opposition binaire et caricaturale qui est au cœur du film, on en arrive toujours à la même conclusion : c’est binaire et caricatural. Manichéen au possible, simpliste, bref : douteux.
Seul le personnage de l’épouse du seigneur de guerre parvient à surprendre, et à séduire, en apportant une vraie humanité. C’est quand même un peu court pour faire oublier Marlene et la beauté sidérante du film de 1932. Même si William Dieterle s’en tire plutôt avec les honnête : sans transcender un scénario trop démonstratif et décidément trop simpliste, il signe un film de genre plutôt efficace, visiblement très inspiré par le film de Sternberg.
La filiation entre les deux films reste d’ailleurs l’aspect le plus intéressant de cette version 1951, en ce qu’elle montre comment l’image de la Chine a évolué à Hollywood. Quant à la présence centrale de ce train qui traverse un pays plein de dangers, elle permet à Dieterle de réussir quelques scènes d’atmosphère, les plus belles du film.
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