Paria de la vie (The Good Bad Man / Passing’ through) – d’Allan Dwan – 1916
400 films au bas mot, 10 pour cette seule année 1916 (dont 8 longs ou moyens métrages)… Allan Dwan est un cas à part dans l’histoire du cinéma : un réalisateur qui tourne à une vitesse folle, et dont la filmographie recèle un nombre incroyable de pépites, souvent méconnues.
Ce Good Bad Man en est un parfait exemple. Sur le papier : un petit western de série sans grande originalité, l’histoire d’un voleur au grand cœur qui cherche à venger son père, tué il y a des années par un homme dont il ignore l’identité. A l’écran : un film visuellement impressionnant, d’une fluidité remarquable, et dont la maturité est celle d’un film des années 20, pas du milieu des années 10…
Pour être précis, la version que l’on connaît est sortie sur les écrans en 1923, après le triomphe de Robin des Bois du même tandem Dwan/Douglas Fairbanks. Une ressortie de circonstance, dans une version semble-t-il revue. Qu’importe : ce qui frappe avant tout, c’est l’utilisation des décors naturels, immenses et spectaculaires, dont la beauté est constamment renforcée par d’impressionnantes profondeurs de champs.
Dwan, qui a visiblement les moyens pour ce film, filme des mouvements de foule avec un rythme fou, et un soucis du détail assez rare pour l’époque : l’action, d’ailleurs, se déroule aussi bien à l’arrière-plan qu’au premier plan.
Belles ambiances, aussi, dans quelques rares scènes nocturnes, en particulier celle autour du feu de camps, au début du film, qui permet de planter le décor grâce à une série de flash-backs vifs et inspirés.
Douglas Fairbanks, son éternel sourire, ses dents immaculés… sont sans doute ce qu’il y a de plus daté dans ce film. Mais Dwan est l’un de ceux qui ont tiré le meilleur de la star, dévoilant par petites touches une fragilité cachée derrière la façade bravache.
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