Appel d’urgence (Miracle Mile) – de Steve De Jarnatt – 1988
Un coup de foudre dans un zoo, un rendez-vous manqué, un téléphone qui sonne dans une cabine téléphonique, et une voix au bout du fil qui annonce que des missiles nucléaires vont tomber sur Los Angeles dans la nuit… Et voilà comment une soirée qui commençait bien tourne au cauchemar.
Jusqu’aux dernières minutes, on se demande vraiment à quoi on assiste : avec cette errance désespérée d’un homme dans la nuit, Steve De Jarnatt (éphémère cinéaste prometteur) signe-t-il un vrai film apocalyptique, ou le portrait d’un type un peu naïf qui déclenche une vague de paranoïa ravageuse ? Dans les deux cas, le film bouscule, interroge avec son esthétisme très datée eighties, et finalement séduit.
La paranoïa est teintée d’une sacrée dose d’ironie, avec ces personnages parfois à la limite de la caricature. Le « héros » en tête : Anthony Edwards, future vedette de la série Urgences, dépositaire malgré lui d’un secret trop lourd, et déclencheur toujours malgré lui d’une série de cataclysmes.
Entre deux tons, le film n’est jamais vraiment confortable. Ce qui, finalement, est plutôt une bonne chose. Mais il oscille aussi entre une approche réaliste et une urgence pas toujours très crédible. La naissance de la paranoïa, et la perte de toute convention sociale : des sujets passionnants et ambitieux, que De Jarnatt condense en 90 minutes à peine, rendant le propos caricatural.
Finalement, Miracle Mile trouve un équilibre fragile et bancal entre le film culte et le nanar, penchant in fine vers la première option. Tout juste.
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