Quand les aigles attaquent (Where Eagles dare) – de Brian G. Hutton – 1969
Ça commence dans l’avion qui amène le commando sur les lieux de sa mission, et ça s’achève dans l’avion qui remmène les rescapés. Entre ces deux moments, pas le moindre bout de gras, pas le moindre temps mort. Pas la moindre tentative de développer une quelconque psychologie non plus d’ailleurs : du suspense, de l’action, de la tuerie, pendant près de deux heures et demi.
Entre la trilogie du dollar et L’Inspecteur Harry, Clint Eastwood est dans une sorte d’entre-deux. Une star déjà, qui partage ici l’affiche avec Richard Burton (derrière Burton, comme il sera derrière Lee Marvin pour La Kermesse de l’Ouest, et derrière Shirley MacLaine dans Sierra Torride), mais pas encore un mythe. Même si, mine de rien, sa manière de dessouder à lui seul toute une partie de l’armée allemande sera une pierre non négligeable dans la construction de ce mythe.
On ne voit d’ailleurs que Clint dans ce film explosif, grosse production comme il en tournera finalement peu dans sa carrière. Il n’a strictement rien à jouer ici : à peine sert-il la mâchoire entre deux fusillades, à peine prend-il le temps de sortir une poignée de dialogues sans grande importance. Mais il faut lui reconnaître un vrai talent pour incarner l’homme d’action dans ce qu’il a de plus élémentaire. De fait, il éclipse sans mal un Richard Burton un rien transparent.
Quand les aigles attaquent, c’est du bon cinéma bien bourrin à l’ancienne, une sorte de plaisir régressif qui renvoie votre humble serviteur à son adolescence, lorsque je n’attendais qu’une occasion de revoir ce film que je considérai comme un chef d’œuvre. Délire d’ado sans doute, mais on se doit de respecter ses propres souvenirs : OK, ce n’est pas un chef d’œuvre, mais Brian G. Hutton mène cette opération commando en pleine guerre mondiale avec un vrai sens du rythme, et une efficacité énorme.
C’est gros, jamais crédible, pas vraiment émouvant, mais ça en met plein les yeux, et ça se regarde avec un vrai plaisir gourmand. Que demander de plus ?
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