Six chevaux dans la plaine (Six black horses) – de Harry Keller – 1962
Ce n’est pas parce qu’on n’a pas de moyens qu’on ne peut pas avoir d’ambitions. Ce western fauché n’en manque pas, pas plus qu’il ne manque d’intérêts…
De beaux décors naturels, trois acteurs qui se partagent seuls l’écran pendant une bonne partie du film… Il n’en faut pas plus à Harry Keller pour mener son film avec une efficacité indéniable. Pas de grands effets, ni de cascades spectaculaires : le film se limite en grande partie à l’avancée de ces deux hommes (Audie Murphy et Dan Duryea) qui escortent une jeune femme aux motivations mystérieuses à travers le territoire indien.
Parmi les aspects très réussis du film, il y a la manière dont Keller utilise ses décors, parfois les mêmes d’une scène à l’autre, mais avec un vrai sens de l’espace, particulièrement frappant dans les boyaux étroits des monts rocheux.
Et puis les rapports troubles entre les deux personnages principaux, amicaux et ambigus à la fois, et pour une fois vraiment complémentaires, sont particulièrement convaincants.
Une limite, quand même : Harry Keller n’est pas un excellent directeur d’acteurs. Malgré l’alchimie indéniable entre Murphy et Duryea, deux gueules qui connaissent leur métier, on sent ce dernier souvent mal à l’aise, pas dans le ton. Au contraire de Murphy, très bien comme souvent.
En revanche, évacuons vite la question Joan O’Brien, jolie plante qui se contente à près de faire ça : la jolie plante, y compris lors d’une séquence sous tension qu’elle gâche royalement, celle où un chef Indien veut l’échanger contre un cheval. Un cheval contre une jolie plante ?