Terre de volupté (Wild Orchids) – de Sidney Franklin – 1929
Une jeune femme mariée à un homme beaucoup plus âgé qu’elle et qui la délaisse, obnubilé qu’il est par ses affaires. Un voyage à Java, où la chaleur étouffante désinhibe cette femme qui aime avoir le contrôle sur sa vie et ses sentiments. Une rencontre avec un prince séducteur et arrogant, au charme fou…
Et finalement, c’est un rôle sage, inhabituellement sage, pour Greta Garbo, qui joue ici les victimes : victime de son mari trop absent, victime de l’insistance lourdingue de ce beau prince, mais aussi victime de ses pulsions qu’elle a tant de mal à refréner avec cette chaleur et dans ce contexte exotique où tout semble possible.
Car cette femme bien comme il faut, issue de la bonne société de San Francisco, fidèle et amoureuse, est fascinée par cet étranger aussi séduisant qu’inquiétant, sorte de version policée du Cheik de Valentino ou du Forfaiture de Sessue Hayakawa. Un personnage que l’on découvre battant avec hargne l’un de ses larbins, image obsédante pour Garbo, qui en reverra avant d’assouvir ses pulsions.
A Hollywood, l’étranger est aussi inquiétant que fascinant. Cette vision paraît bien datée aujourd’hui, et le film l’est d’ailleurs, daté, avec son trop long intermède dédié aux danses javanaises, ou sa manière de représenter la société locale. Mais dans le rôle de ce prince asiatique, Nils Asther apporte un charme indéniable, charme que l’on retrouve d’ailleurs cette même année dans Le Droit d’aimer, autre film avec Greta Garbo.
Le film traîne quand même en longueur, et gagnerait à être resserré. C’est qu’il ne s’y passe pas tant de chose que ça, que l’exotisme n’est pas si fascinant, et que la mise en scène est globalement très plan-plan. Reste quand même une belle scène : celle de la chasse aux tigres, intense et pleine de suspense. Et Garbo elle-même, tout en nuances et très émouvante.
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