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After tomorrow (id.) – de Frank Borzage – 1932

Classé dans : * Pre-code,1930-1939,BORZAGE Frank,FARRELL Charles — 7 mars, 2019 @ 8:00

After tomorrow

Frank Borzage et Charles Farrell n’ont tourné ensemble que durant six ans, pour autant de films. Mais cette courte collaboration a donné naissance à quelques-uns des plus beaux films du monde, de Seventh Hour à Lucky Star. Alors forcément, cet ultime film commun ne peut pas être anodin.

A côté des immenses chefs d’œuvre de la fin du muet, ce After tomorrow peut certes paraître bien anodin. Mais comme le précédent film de Borzage, Bad Girl, dont il prolonge en quelque sorte le thème central, celui-ci est une merveille de finesse, de mise en scène et d’émotion.

Comme dans le précédent, Borzage raconte les débuts d’un jeune couple. Fiancés depuis trois ans, Sidney (Marian Nixon) et Peter (Farrel) doivent sans cesse repousser leur mariage, notamment à cause de l’égoïsme de leurs mères respectives. Celle de Peter qui voit dans ce futur mariage une menace sur son propre bonheur : une mère étouffante effrayée à l’idée de se retrouver seule. Celle de Sidney qui ne pense qu’à son bien-être, et à la chance qui lui est donnée de tout recommencer avec son amant, au grand dam du brave papa…

C’est un thème récurrent chez Borzage à cette époque : les jeunes couples qui assistent inquiets aux malheurs conjugaux de leurs aînés, souvent mal mariés et comme prisonniers les uns des autres. Mais point l’ombre d’un début de cynisme dans son cinéma, qui affiche une foi inébranlable et pleine d’optimisme en l’amour. Ces deux-là s’aiment, point. A l’image du bienveillant Willie (William Collier, Sr), on sait que leur amour survivra à toutes les épreuves.

What on earth was that ?
That’s my wife
Oh I’m sorry, my mistake…
No… Mine.

Ce mal-être des « vieux » couples est traité sur tous les tons. Plutôt comique d’abord, avec ce dialogue irrésistible entre Peter et un petit gars qui suit une affreuse mégère… sa femme, donc. Puis plus amer avec le personnage de Willie, trop doux et trop amoureux. Franchement cruel enfin, avec une tirade d’une rare violence verbale lancée par la gentille maman (Minna Gomba, la bonne copine de Bad Girl) à Sidney à la veille de son mariage : non je ne t’aime pas, non je ne te désirai pas, et oui à cause de toi je suis coincée avec ton père que je n’ai jamais aimé. Glaçant.

Mais Borzage place l’amour au-dessus de tout. L’amertume, la douleur, la tristesse, rien n’a plus vraiment d’importance quand on s’aime comme Sidney et Peter. La dernière image, iconique, fixe définitivement Charles Farrell comme le symbole absolu d’un certain romantisme hollywoodien, celui de Borzage, le plus beau.

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