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The Circle (id.) – de Frank Borzage – 1925

Classé dans : 1920-1929,BORZAGE Frank,FILMS MUETS — 5 février, 2019 @ 8:00

The Circle

Dans les années 1890, le propriétaire d’un grand domaine est abandonné par sa femme, qui s’enfuit avec son meilleur ami, le laissant seul avec leur jeune fils. Trente ans plus tard, le gamin est sur le point de subir la même désillusion que son père. Mais la belle-fille, avant de partir avec son amant, a décidé d’inviter la mère de son mari, pour voir si l’histoire d’amour qui l’avait poussée à fuir il y a si longtemps a survécu à l’épreuve du temps qui passe…

Adapté d’une pièce de Sommerset Maugham (que la séquence finale trahit joyeusement), ce film est inhabituellement théâtral, dans l’œuvre de Borzage : unité de lieu (ou presque), unité de temps, distribution restreinte… The Circle est un film de situation, une comédie grinçante et cynique, voire misogyne (la fin, franchement, est un sommet de masculinité triomphante), mais auquel Borzage apporte son romantisme magnifique.

Y compris quand on s’y attend le moins : cet affreux couple de vieux vulgaires et râleurs, qui semblent se détester, et qui livrent sans prévenir un sommet de douceur et de tendresse, est un grand moment borzagien, d’une délicatesse infinie.

Le film fait constamment le grand écart entre l’excès et la retenue, entre l’humour et la délicatesse. Entre ce jeu très drôle du fusil qui passe d’une main à l’autre pour finalement revenir à son point de départ (un moment de pure farce vaudevillesque), à ce passage bouleversant où la vieille Lady Catherine découvre une photo d’elle trente ans plus tôt (sous les traits de Joan Crawford, c’est dire si elle était belle !), scène absolument magnifique, et bouleversante.

Il y a de la farce dans The Circle, mais il y a aussi une belle vision du temps qui passe, que ce soit avec ce personnage de Lord Clive (Alec B. Francis), vieux sage qui comprend sans le dire tout ce qui se trame autour de lui ; ou dans celui de la jeune Elizabeth (Eleanor Boardman), qui voit en Lady Catherine le miroir de ce qu’elle pourrait devenir. Et se voir tel qu’on pourrait être dans trente ans, ça peut être franchement traumatisant…

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