Astérix et le secret de la potion magique – de Alexandre Astier et Louis Clichy – 2018
Quatre ans après Le Domaine des Dieux, Alexandre Astier et Louis Clichy remettent ça, non pas avec l’adaptation d’une BD, mais avec une histoire originale voulue comme un hommage à l’esprit de Goscinny et Uderzo. Esprit que l’on retrouve effectivement, mâtiné comme le précédent long métrage de celui d’Astier, qui s’autocite avec gourmandise lorsque les quelques notes de Kaamelott retentissent dans les troupes des Romains.
Le film a les qualités et les défauts du précédent : la même manière de respecter l’esprit de la bande dessinée tout en l’ancrant dans l’époque actuelle, mais aussi un certain manque de folie, que la fin toute en excès, comme un clin d’œil au très mal aimé (et pour cause) album Le Ciel lui tombe sur la tête, ne permet pas d’oublier.
Le plus intéressant dans ce nouveau long métrage, c’est la volonté d’Astier d’évoquer un thème inattendu : celui du temps qui passe, du vieillissement, à travers l’histoire du druide Panoramix qui, se sentant diminué par l’âge, se cherche un successeur. Une manière d’inscrire le plus intemporel des héros de BD dans une réalité qui lui échappait jusqu’à présent.
Astier rompt aussi avec quelques habitudes très ancrées. Il féminise ainsi (un peu) cette tribu très patriarcal, en mettant notamment les femmes du village en première ligne face aux Romains. Homme de troupe, il écarte aussi longuement l’homme providentiel Astérix au profit d’une union forcée entre les Gaulois et les Romains face à un ennemi plus menaçant. Les temps ne sont plus ce qu’ils étaient…