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Pièges – de Robert Siodmak – 1939

Classé dans : * Polars/noirs France,1930-1939,COMEDIES MUSICALES,SIODMAK Robert — 16 novembre, 2018 @ 8:00

Pièges

« La chance est une femelle. J’ai su la dompter. » C’est Maurice Chevalier qui balance cette réplique dans Pièges. Hallucinant bien sûr, à une époque (aujourd’hui) où je n’ose même pas écrire que cette réplique m’a fait rire. Mais particulièrement éloquent, parce que derrière le côté charmeur (et il a un charme fou) de Chevalier, le film montre que l’égalité des sexes est un leurre, dont personne ici n’est vraiment dupe.

Siodmak est dans sa période française, avant donc les grands chefs d’oeuvre noirs qu’il signera à Hollywood. Mais on sent déjà le grand auteur de film noir, dans sa manière de créer des atmosphères angoissantes avec les jeux d’ombres qui dominent, ou qui tremblent à la lueur du feu.

Surtout, le film est admirable dans sa capacité à passer de la plus grande légèreté à la gravité la plus lourde. D’une comédie tirant sur le musical, avec deux numéros chantés réjouissants de Maurice Chevalier, à un drame sombre et à une histoire de tueur en série.

Pièges est pourtant, d’une remarquable cohérence, une sorte de condensé des émotions humaines où la lumière et l’ombre ne sont jamais très loin l’une de l’autre. La légèreté qui semble dominer dans la première partie n’est jamais dénuée d’une certaine violence des sentiments. Les rapports hommes-femmes sont ainsi particulièrement rudes.

Remarquable aussi, la construction en épisodes successifs. Marie Déa, danseuse transformée en suppléante de la police, rencontre tour à tour différents hommes qui recherchent des femmes seules par petites annonces. Les rencontres sont parfois amusantes, parfois inquiétantes, parfois déstabilisantes comme Erich Von Stroheim qui organise un défilé devant un parterre… de chaises vides.

OK, on voit venir le dénouement d’assez loin. Mais ce mélange de comédie, de drame et de suspense fonctionne formidablement bien. Et les comédiens sont tous formidables. Pierre Renoir bien sûr, mais Maurice Chevalier aussi. Et surtout. Plus que Marie Déa, parfaite, c’est lui qui donne le ton au film. Son apparition tardive donne un rythme fou. Il cabotine ? A peine, et avec une justesse totale.

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