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Liliom – de Fritz Lang – 1934

Classé dans : 1930-1939,FANTASTIQUE/SF,LANG Fritz — 21 octobre, 2018 @ 8:00

Liliom Lang

De passage en France après avoir fui l’Allemagne nazi, et avant de gagner les Etats-Unis, Fritz Lang signe un unique film, répondant aux sollicitations d’un autre exilé allemand, Erich Pommer, le producteur de quelques-uns de ses grands films à la UFA, notamment Metropolis. C’est lui qui lui propose de porter à l’écran cette pièce du Hongrois Ferenc Molnár, déjà adaptée par Michael Curtiz dans son pays d’origine (en 1919), et surtout par Frank Borzage en 1930.

Quatre ans après, une autre adaptation était-elle indispensable ? Lang donne à cette histoire tragique un ton résolument différent du film de Borzage. Son « héros » Liliom, joué par Charles Boyer, est toujours un bonimenteur de foire vaurien et égoïste, plus apte à lever la main sur sa femme (Madeleine Ozeray) qu’à trouver un vrai travail qui assurerait l’avenir de sa famille. Et son destin est toujours aussi tragique. Mais Lang signe là ce qui ressemble le plus à une comédie dans sa filmographie.

Plus la situation est tragique, plus Lang appuie sur cette veine comique inattendue chez lui. Un face à face entre Liliom et un policier très zélé au commissariat se transforme en un véritable sketch étiré à l’envi, et quasiment muet. Quant à la fameuse dernière partie, au « Ciel », elle a tout d’une parodie. En flirtant avec le grotesque (les gros flics avec leurs ailes collées au dos, quand même), Lang insuffle une ironie grinçante qui lui évite de tomber dans le ridicule.

Un beau travail d’équilibriste, qui lui permet de passer d’un film au réalisme cru à cet onirisme très appuyé. Lang fait sienne la culture cinématographique française, ce réalisme poétique auquel il ajoute une pincée de cette esthétique expressionniste venue d’Allemagne. Il apporte aussi, donc, une crudité rare à la fois dans la violence, sans concession, et dans les rapports hommes-femmes brutaux et jamais aseptisés.

Dès leur première rencontre, Charles Boyer laisse joyeusement ses mains se balader sur la poitrine de Madeleine Ozeray. Et la violence physique et psychologique que subit cette dernière est particulièrement rude. La toute fin du film vient brouiller quelque peu le message quant à la violence faite aux femmes. Mais Liliom a au moins le mérite d’aborder ce sujet dès les années 30. Frontalement et sans rien enjoliver.

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