Le Terminal (The Terminal) – de Steven Spielberg – 2004
Deux ans après le très aérien Arrête-moi si tu peux, et avant d’enchaîner avec deux films très amples et très sombres (La Guerre des Mondes et Munich), Spielberg s’offre une petite récréation pas si anodine que cela.
Ne nous racontons pas d’histoire : dans le fond et dans la forme, Le Terminal fait figure de bluette mineure dans la filmographie de Spielberg, qui n’a pas l’éclat des trois films (majeurs, ceux-là) qui l’entourent. Pourtant, cette histoire d’un voyageur de l’Est qui se retrouve coincé durant des mois dans un aéroport de New York est l’un des films les plus ouvertement politiques du cinéaste.
Comme Capra, auquel on pense forcément, Spielberg écorne l’image de l’American Dream tout en en célébrant les plus beaux côtés. Le personnage principal, joué par un Tom Hanks très à son aise dans son rôle de quasi-apatride à l’accent à couper au couteau, est victime d’une administration totalement inhumaine, symbolisée par un Stanley Tucci réjouissant en responsable de l’aéroport froid et totalement dénué d’affect. Mais s’il est là, c’est aussi pour rendre hommage à l’une des formes les plus purement américaines de la culture (le jazz, enfermé dans une boîte mystérieuse).
Comédie douce-amère, franchement drôle, mais aussi sincèrement touchante, Le Terminal est un film simple et sincère. Gentiment naïf parfois, dans la manière dont Viktor (Hanks) fait naître la bonté tout autour de lui, faisant ressortir le meilleur côté de tous ceux qui le croisent ou l’entourent, de l’hôtesse de l’air interprétée par Catherine Zeta-Jones au bagagiste joué par Diego Luna. A la manière d’un certain Monsieur Smith.
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