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Johnny Guitare (Johnny Guitar) – de Nicholas Ray – 1954

Classé dans : 1950-1959,BOND Ward,CARRADINE John,RAY Nicholas,WESTERNS — 4 octobre, 2018 @ 8:00

Johnny Guitare

Un western qui commence par une longue séquence en huis-clos pour s’achever par un duel entre femmes. Forcément, Johnny Guitar est à part dans l’histoire du genre. C’est aussi un film immense, petite production transcendée par un cinéaste en état de grâce.

Tout commence donc par un étonnant huis-clos d’une bonne vingtaine de minutes, absolument sidérant de tension. Dans ce lieu fermé (un saloon-casino qui se dresse au milieu de nulle part), Ray introduit les nombreux personnages et enjeux du film, dans une série d’affrontements verbaux qui semble pouvoir exploser à tout moment. C’est une intensité folle, et brillamment mis en scène.

Il y a donc Johnny Guitar (Sterling Hayden, parfait), aventurier solitaire armé d’une seule guitare qu’il dégaine lorsque d’autres auraient sorti leur flingue. Il y a le Dancing Kid (Scott Brady, peut-être son meilleur rôle), dont le seul pas de danse a une bestialité et une brutalité qui ne sont pas sans effets. Il y a Vienna surtout : Joan Crawford bien sûr, dont la douce beauté de la jeunesse a laissé la place à une maturité aux contours plus brusques. Face à elle, une autre femme forte, dure et mesquine celle-là : Mercedes McCambridge, femme castratrice qui mène à la baguette les hommes de la cité, veules et pathétiques, que « mène » un formidable Ward Bond.

Ray ne sacrifie aucun de ses dix ou douze personnages majeurs. Le traditionnel rôle de l’homme à tout faire est particulièrement frappant : simple silhouette dans la plupart des films, ce personnage interprété ici par John Carradine a une profondeur étonnante, dont il est le premier surpris. « Personne ne me regarde », s’amuse-t-il d’ailleurs, avant une dernière apparition magnifique. La même attention est portée aux acolytes de Scott Brady. Royal Dano en particulier : silhouette patibulaire qui ressemble à tant d’autres, mais qui ne cesse de surprendre tout au long du film, avec son goût pour les livres et sa nostalgie à fleur de peau.

D’un western sur les temps qui changent (un thème central du genre), Ray tire un formidable film de caractères, sur le temps qui passe, les rendez-vous manqués, les opportunités et les rêves. Avec ces quelques notes de musiques envoûtantes qui reviennent régulièrement, comme la promesse d’un avenir meilleur, et d’une chanson que l’on n’entendra que sur les toutes dernières images, d’une beauté absolue. Un chef d’œuvre, oui.

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