Comme un oiseau sur la branche (Bird on a wire) – de John Badham – 1990
Un bon test pour vérifier qu’un film a ce petit quelque chose en plus qui fait la différence. Vous le voyez une fois très jeune, disons vers 14 ans. Vous attendez deux ou trois décennies, et vous confrontez vos souvenirs et sensations d’ados à votre regard de jeune quadra. Oui, ça demande un peu d’organisation, et un peu de temps, mais ça n’est pas inintéressant.
Parfois, le verdict est concluant. J’aurais des tas d’exemples à citer en fouillant sur ce blog, le plus récent étant le magnifique Luke la main froide. Et parfois, ce qui domine, eh bien c’est le poids du temps qui passe. C’est un peu le cas de ce Bird on a wire qui m’avait convaincu à l’époque que Mel Gibson était ce qui était arrivé de mieux au cinéma d’action avec le Bruce Willis période Die Hard, et qui m’avait laissé le souvenir d’une enthousiasmante comédie d’action pleine de vie et de rythme.
Me voilà nettement moins emballé, c’est rien de le dire. On ne s’ennuie pas vraiment devant cette histoire d’un témoin sous surveillance que son ancienne petite amie (Goldie Hawn) retrouve par hasard quinze ans après sa prétendue mort. Mais tout ça a pris un sacré coup de vieux, comme si la révolution Die Hard, justement, n’était pas passée par là.
Des méchants caricaturaux (Bill Duke et David Carradine, qui apparaît pieds nus comme un clin d’œil tout pourri à sa série Kung Fu), un humour un peu lourdingue, une misogynie assumée (Gibson est le héros, Goldie est le boulet), et des scènes d’actions souvent très molles… On est encore en pleines 80s.
Ce n’est jamais surprenant, jamais impressionnant, jamais passionnant, jamais vraiment désagréable non plus. Et il y a quand même cette nostalgie qui finit par s’imposer, dans les yeux des personnages renvoyés à leur propre jeunesse, comme dans ceux du jeune quadra renvoyé à sa prime cinéphilie…
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