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Le Reptile (There was a crooked man) – de Joseph L. Mankiewicz – 1970

Classé dans : 1970-1979,DOUGLAS Kirk,MANKIEWICZ Joseph L.,WESTERNS — 21 septembre, 2018 @ 8:00

Le Reptile

Tout cinéphile qui se respecte doit se souvenir de son premier émoi sensuel devant un écran. Le mien, c’était devant un western dont, longtemps, je n’ai pas su le titre, ni le nom des acteurs, encore moins celui du réalisateur. Bref, le seul souvenir que j’en avais, c’était celui d’un couple de jeunes gens qui s’étreignaient sur une table de billard. La jeune femme dans sa robe collée par la moiteur de l’atmosphère, et la fin tragique (le jeune homme tuait un agresseur en lui lançant une boule de billard) m’avaient profondément marqués.

Mais ce n’est que bien des années plus tard (n’allez pas croire que je suis un vieillard, quand même) que je suis retombé dessus : il s’agissait donc du Reptile, de Mankiewicz. Inutile de dire dans quel état je me suis trouvé en réalisant que mon premier émoi était dû à un cinéaste aussi important que Mankiewicz. Je devais avoir moins de 10 ans à l’époque, et déjà le sens du beau. Oui, c’est émouvant…

Cela étant dit, voir Mankiewicz s’attaquer au western à un âge avancé (c’est son avant-dernier film) est pour le moins inattendu. Evidemment, c’est un western bien atypique qu’il signe, et qui commence avec une série de gros plans sur des sabots de chevaux engoncés dans des « chaussons ». D’emblée, Mankiewicz rompt avec absolument tous les cinéastes qui ont fréquenté le genre avant lui.

Porté par une musique joyeuse et décalée, le film a des allures de comédie, impression confirmée par l’étonnant duo d’homosexuels qui passent leur temps à se chamailler, ou par un ton pince-sans-rire. Mais le fond est sombre, très sombre. Et les personnages sont, selon, des salauds ou des idiots. La palme revient à Kirk Douglas, le « héros » manipulateur qui pousse les prisonniers d’un pénitencier à se révolter pour pouvoir mettre les voiles, et qui donne son ton au film : souriant, ironique, et surtout très cynique.

Face à lui, Henry Fonda, symbole de la droiture dans le cinéma américain, dont la foi en l’être humain lui vaut quelques désagréments… De quoi lui faire voir la vie sous un autre angle. Ajoutons Warren Oates, Hume Cronyn ou Burgess Meredith, dans un très beau rôle de vieux taulard… Ce western unique de Joseph L. Mankiewicz a décidément bien de la gueule.

On en oublierait presque l’histoire, assez convenue, d’évasion. Le film vaut avant tout pour sa galerie de personnages. Et la scène de billard dans tout ça ? Anecdotique et rapidement évacuée. La prime adolescence se nourrit de peu…

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