Les Douze Salopards (Dirty Dozen) – de Robert Aldrich – 1967
Un classique qu’on ne présente plus, bien sûr, d’une efficacité imparable et d’une grande violence, dont la construction a inspiré des tas de films de guerre depuis, jusqu’au Full Metal Jacket de Kubrick vingt ans plus tard : une première partie consacrée à l’entraînement des soldats, une seconde à la mission elle-même. Et entre les deux, une spectaculaire rupture de ton.
Si le film reste à ce point marquant cinquante ans après, ce n’est peut-être pas tant pour sa violence et son efficacité, qui ont été égalées voire dépassées depuis, mais pour la trajectoire de ses personnages, douze salopards donc, condamnés à mort ou à de très lourdes peines de prison, qui trouvent une sorte de rédemption dans la mission suicide pour laquelle ils ont été choisis.
Il y a une approche presque christique dans le personnage de Lee Marvin, officier chargé de mener ces repris du justice vers un combat juste. Christique avec une forte propension à défourailler et à mettre des coups, certes, mais christique tout de même. La fameuse rupture entre les deux parties du film est d’ailleurs une scène de repas où les douze salopards sont attablés côte à côte, le long d’une table couverte de victuailles, autour d’un Lee Marvin qui apporte la bonne parole. La référence à la Cène est alors évidente.
Quant aux douze apôtres, on peut dire qu’ils ont de la gueule : Donald Sutherland, Charles Bronson, John Cassavettes, Clint Walker, Jim Brown, Trini Lopez… et Telly Savalas dans le rôle d’un Judas pour qui on ne va pas s’embarrasser d’un quelconque pardon ! Une sacrée distribution, donc, à laquelle il faut ajouter Robert Ryan, Ernest Borgnine, George Kennedy ou Richard Jaeckel. Que du bon tout ça !
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