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A l’ombre des potences (Run for cover) – de Nicholas Ray – 1955

Classé dans : 1950-1959,CAGNEY James,RAY Nicholas,WESTERNS — 28 mars, 2018 @ 8:00

A l'ombre des potences

Après Johnny Guitare, Nicholas Ray reste dans le western, et signe un très beau film intime, qui n’oublie pas de remplir le cahier des charges en matières d’action : on a droit à quelques fusillades, coups de poing et chevauchées particulièrement intenses. Mais la violence est autant psychologique que physique. Et quand elle est physique, elle est brève et cinglante.

Ray s’intéresse vraiment à la psychologie de ses personnages, ce qui est déjà remarquable. Mais surtout, il évite soigneusement tous les poncifs du genre, tous les rebondissements attendus. On a pourtant là les ingrédients d’un western classique : un cavalier solitaire au passé mystérieux (James Cagney, parfait), qui arrive dans une petite ville pas si tranquille et qui prend sous son aile un jeune homme un peu paumé qui cherche sa place dans la société.

Le choix de John Derek, gueule d’ange au visage innocent, est formidable. Pas qu’il soit l’acteur le plus renversant du monde, mais on lui confierait le bouton de la bombe H, tant il respire la bonté et la bienveillance. Et puis, s’il déconnais, on lui accorderait sans doute même une seconde chance…

Le film est entièrement basé sur la relation entre ces deux-là, entre le gamin qui enchaîne les erreurs, et ce vieux briscard de Cagney qui ne cesse de lui renouveler sa confiance, lui-même cherchant à rester fidèle à ses principes et à ses convictions, quoi qu’il se passe.

Il est question de seconde chance donc, mais aussi de jugement et de bienveillance, sentiment finalement rarement à l’honneur dans le western. Et qui donne quelques moments magnifiques, comme la longue séquence de la demande en mariage, huis clos superbement photographié et très économe en dialogues, entre Cagney, sa promise (la Suédoise Vivecas Lindfords, parfaite et pleine de vie) et le père de cette dernière (Jean Hersholt, présence intense et chaleureuse). Là, la délicatesse de Ray atteint des sommets.

Mais Ray sait aussi être lyrique dans sa manière de filmer ses personnages dans des paysages époustouflants, tantôt séduisant, tantôt inquiétants. Malgré toutes ses qualités, et elles sont nombreuses, Run for cover fait partie des films les plus méconnus de Ray. Bien injuste…

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