Chantons sous la pluie (Singin’ in the rain) – de Stanley Donen et Gene Kelly – 1952
Il y a quelque chose du sentiment du devoir accompli lorsque vous êtes père, et que vos enfants se mettent à chanter « Good morning », « Make ‘em laugh » ou « Singin’ in the rain », quelques jours après que vous leur avez fait découvrir ce monument du feel-good movie, de la comédie musicale… du cinéma d’une manière générale. Et ce n’est pas l’un qui entraîne l’autre, non. Facile : j’ai trois garçons (5, 9 et 12 ans), et chacun d’eux a entonné, à un moment différent de la journée, l’une de ces trois chansons en essayant de refaire la chorégraphie (pour « Make ‘em laugh », peux pas dire que j’étais très tranquille…). Qu’est-ce que vous voulez… Ça me mettrait presque les larmes aux yeux, ça !
Qu’ajouter de plus, si ce n’est répéter comme tout le monde que Chantons sous la pluie est une merveille qui rend heureux et qui donne envie d’être léger et de niquer ses chaussures en nubuck. Souligner que c’est l’un des plus beaux films sur la révolution qu’a représenté l’arrivée du parlant à Hollywood. Constater que Gene Kelly est grand, parce qu’il a une présence incroyable, que ses numéros dansés sont exceptionnels, et qu’il a l’humilité de ne jamais écraser ses deux co-vedettes, Debbie Reynolds et Donald O’Connor. Ou dire que Chantons sous la pluie est peut-être la meilleure des comédies musicales parce qu’elle a une histoire forte, et que chaque chanson, chaque musique, donne lieu à une chorégraphie mémorable.
Il y a aussi l’autodérision de Gene Kelly, qui ridiculise gentiment le film de cape et d’épée dont il a lui-même été l’une des vedettes bondissantes dans sa très physique version des Trois mousquetaires, ouvertement inspirée par Douglas Fairbanks. Et puis l’audace de Kelly et Stanley Donen, d’avoir su intégrer des morceaux de « films dans le film », mais aussi cette incroyable (et longue) séquence qui semble sortie de l’imagination du personnage de Kelly, ébauche de film qui est filmée comme telle, avec ses décors conceptuels, ses couleurs vives, son aspect onirique, et les incroyables jambes de Cyd Charisse.
Un monument, donc, qui passe merveilleusement bien l’épreuve du temps.
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