Picpus – de Richard Pottier – 1943
Une fois acté qu’Albert Préjean n’incarne pas le Maigret tel qu’on se l’imagine en lisant les romans de Simenon, il faut reconnaître que l’acteur, imposé à Richard Pottier par les dirigeants de la Continental, apporte une vision différente et séduisante du commissaire : plus dynamique, plus jeune, plus jeune. Moins massif, mais plus affûté physiquement que tous les autres interprètes du flic le plus célèbre de France.
L’acteur est impérial dans ce rôle, qu’il reprendra à deux reprises (pour les excellents Cécile est morte et Les Caves du Majestic). Son interprétation donne le ton du film, enlevé et plus brutal que la plupart des autres adaptations, à l’image de cette impressionnante bagarre finale.
Comme beaucoup de films de cette période, Picpus doit aussi beaucoup à ses seconds rôles, tous excellents, ces gueules qui dont la richesse de ce cinéma, de Noël Roquevert à Jean Tissier en passant par Pierre Palau et Antoine Balpêtré. Avec un petit coup de cœur pour André Gabriello, ce bon gros au débit impossible, qui s’amuse de sa propre opacité.
Ce personnage (l’inspecteur Lucas) incompréhensible illustre bien l’ironie avec laquelle Pottier filme l’intrigue un peu confuse. L’enquête n’est clairement qu’un prétexte pour enchaîner les scènes réjouissantes, entre noirceur et humour, et dans une belle atmosphère.
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