La Planète des singes : l’Affrontement (Dawn of the Planet of the Apes) – de Matt Reeves – 2014
OK, l’effet de surprise est un peu émoussé, et il y avait quelque chose de fascinant à découvrir ces petits signes annonciateurs de l’immense catastrophe à venir, tels que le premier film nous les montrait. N’empêche, cet Affrontement confirme l’ambition et l’intelligence de cette saga prequel, dont les spectaculaires effets spéciaux, encore plus présents ici, n’étouffent jamais l’humanité des personnages. Y compris des singes.
Entre le très évocateur générique de fin du premier film et le début de cette suite, dix ans se sont écoulés. Une sacrée ellipse dont on ne retient que l’essentiel : l’immense majorité des humains a été décimée par ce virus qui a décuplé l’intelligence des singes, et les derniers survivants connus vivent reclus dans San Francisco transformée en citadelle, tandis que les singes tentent de construire une société pacifique sous l’influence de César, le singe élevé par des hommes.
Le film place en parallèle ces deux sociétés en déclin ou en plein essor, qui réalisent que ce ne sont pas leurs différences qui les conduisent sur le chemin de la violence et de la mort, mais au contraire leurs ressemblances, cette même incapacité à comprendre l’autre. Un pur blockbuster qui s’autorise une vraie réflexion sur la société et la condition humaine, ce n’est pas si courant.
Le personnage de César (toujours interprété par Andy Serkis, le roi de la motion capture) est toujours d’une belle complexité, et le film soigne aussi ses personnages humains, dont un Gary Oldman parfait en leader plein de doutes aveuglé par la nécessité de tenir son rang. Très spectaculaire, L’Affrontement est aussi un film hanté par la mort et le poids du passé. Une nouvelle réussite.
* Voir aussi La Planète des Singes : les origines et La Planète des Singes : supprématie.
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.