The Fall (id.) – saison 1 – série créée par Allan Cubitt, réalisée par Jakob Verbruggen – 2013
Cinq épisodes, et une tension incroyable. Je me suis plongé dans la première saison de The Fall pour son interprète principale (Gillian Anderson, toujours très intense), je m’y suis laissé happer en quelques minutes seulement. Totalement addictive, cette première saison tient toutes ses promesses, et garde le cap d’un bout à l’autre avec une belle homogénéité : tous les épisodes sont réalisés par la même personne (Jakob Verbruggen, qui apporte une esthétique très british à la série), et écrits par Allan Cubitt, le créateur de la série.
Surtout, Cubitt respecte de bout en bout son ambition initiale : raconter le parcours parallèle d’un tueur en série et de la policière qui le traque. Deux personnages également complexes et riches, portés par deux acteurs formidables.
Gillian Anderson donc, en femme méthodique et parfois froide, qui revendique son droit d’avoir une sexualité aussi libre et sans lendemain que les hommes. Un personnage qui mine de rien, bouscule les codes, parce qu’elle fait ce que personne ne viendrait reprocher à un homme de faire (au moins dans une fiction).
Jamie Dornan ensuite, glaçant en bon père de famille le jour, qui se transforme en tueur sadique de jeunes femmes la nuit. Le contraste entre ses deux personnalités est effrayant et bouscule le spectateur. Parce que, aussi affreux cela puisse-t-il paraître, il a de bons côtés ce type, qui ose faire face pour aider une jeune femme battue par son mari. Il en deviendrait presque attachant, sauf que c’est un monstre, qui enlace sa petite fille tout en planifiant son prochain crime.
Le montage joue un rôle particulièrement important, les scènes de vie quotidienne et les scènes de violence physique ou psychologique se répondant constamment. Et c’est bien de là que naît l’horreur, dans cette manière d’entremêler le quotidien et la violence, l’apparente normalité et le Mal absolu.
Il y a une intrigue secondaire, qui évoque un contexte de violence sociale et de corruption policière, pas tout à fait aussi passionnant, mais qui a le mérite de donner de consistance à l’arrière-plan, à Belfast, ville rarement filmée, où la religion et les communautés semblent plus importants qu’ailleurs, et où une violence sociale latente semble prête à exploser.
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