Horizons lointains (The Far Horizon) – de Rudolph Maté – 1955
Pas franchement enthousiasmante, cette adaptation d’un roman qui narre les aventures authentiques (mais romancées) de la fameuse expédition Lewis and Clark qui, en 1807, traversa les territoires inexplorés de l’Ouest et permit aux Etats-Unis de s’étendre jusqu’au Pacifique. L’aventure est grande, pleine de péripéties, avec cette éternelle confrontation de l’homme et d’une nature qui, souvent, est plus grande que lui.
Oui, sauf que la production semble ne pas avoir confiance en son sujet, pourtant historique. Pourquoi y avoir greffer une romance ? Non pas un triangle, mais un carré amoureux, maladroit et guère convaincant… Comme si cette aventure hors du commun ne se suffisait pas à elle-même. Le problème, c’est que la production manque cruellement d’ampleur, et semble prendre un malin plaisir à enchaîner les clichés les plus éculés.
L’aventure est historique ? Le film se contente d’en illustrer quelques épisodes plus ou moins marquants, sur un modèle sans surprise: une scène pour les difficultés liées à la géographie, une scène pour une attaque d’Indiens, une autre pour souligner les tensions entre les deux héros… L’aventure humaine est hors du commun? Les personnages interprétés par Fred McMurray et Charlton Heston sont la plupart du temps sans aspérité. Les paysages sont superbes, au moins ? Oui, mais filmés sans le moindre lyrisme.
Et on n’évoquera que brièvement le sort réservé aux pauvres Indiens, présentés de la manière la plus caricaturale qui soit, digne des petits westerns de série des années 30. Et Donna Reed a beau y mettre beaucoup de sincérité, de charme, et de fond de teint, on a un peu de mal à voir l’Indienne qui sommeille en elle.
Le film n’est pas totalement raté pour autant. Il y a bien quelques passages bien filmés. La fin surtout, assez belle, et quelques plans éparses qui rappellent que Rudolph Maté n’est pas un manchot, et qu’il nous a habitués à mieux. Les plus beaux : un plan très court et très joliment construit montrant un Indien perché sur une branche surplombant un paysage superbe ; et un autre, plus long, montrant Charlton Heston qui sort de l’eau en portant Donna Reed. Là, l’espace de quelques instants, la barrière semble s’effacer entre ces deux êtres de cultures différentes, et la nature environnante. Ce que le film aurait pu mettre bien mieux en avant.
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