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Madame Butterfly (Harakiri) – de Fritz Lang – 1919

Classé dans : 1895-1919,LANG Fritz — 10 octobre, 2017 @ 8:00

Harakiri Madame Butterfly

O-Take-san, une jeune Japonaise, refuse de consacrer sa vie à un temple sacré. Le bonze qu’elle rejette oblige alors le père de la jeune femme à se faire hara-kiri. O-Take-san rencontre bientôt un jeune officier hollandais qu’elle épouse, et qui repart bientôt en Europe en promettant de revenir bientôt. Les mois passent, puis les années. O-Take-san scrute l’horizon, et élève seule l’enfant que l’officier lui a fait… Mais le bonze n’a pas dit son dernier mot.

D’accord, Lil Dagover est crédible en Japonaise comme John Wayne en funambule… Mais l’actrice allemande est très bien, très émouvante, en femme sacrifiée par les hommes et les vieilles traditions, dans cette libre adaptation de l’opéra de Puccini Madame Butterfly. Son personnage semble au premier abord un peu trop naïf, toute jeune fille qui croit pouvoir acheter la bonté du bonze en offrant ses doudous en sacrifice ! Pourtant, et malgré son jeu très « occidental », l’actrice apporte beaucoup de sensibilité, et de pudeur, à un personnage marqué par la tragédie.

Avec cette œuvre de jeunesse, Fritz Lang plonge déjà dans une culture qui n’est pas la sienne. Lui qui allait bientôt se plonger dans l’Inde du Tombeau hindou (dont il écrit le scénario, avant d’en réaliser une nouvelle version bien longtemps après), s’intéresse ici à un Japon encore arc-bouté sur ses traditions ancestrales, qui tente de refuser les influences occidentales grandissantes.

On pourrait craindre un film trop occidental justement, trop critique envers des traditions jugées archaïques. Mais Lang se défait rapidement de quelque parti-pris trop facile. Il y a de la bonté partout : un riche seigneur japonais qui offre sa protection et son amour sans rien attendre en retour ; une épouse hollandaise bafouée mais pleine d’empathie…

Il y a aussi des salauds partout : le bonze, sorte de personnification du Mal, et l’officier hollandais, image même de la petitesse et de la lâcheté. Son regard baissé lorsqu’il refuse d’aller voir celle à qui il a fait un fils, et qu’il a conduit au déshonneur et au malheur, dit beaucoup sur la capacité qu’a cet homme « normal » à se transformer en monstre. Si ce n’est pas un thème purement langien, ça…

Formellement, difficile de juger avec objectivité d’un film dont la seule copie visible est d’une qualité plus que discutable. Mais entre des extérieurs tout en verticalité et des intérieurs très stylisés, Lang affiche déjà une vraie ambition visuelle et une belle maîtrise du cadre. Mais le meilleur est à venir…

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