Rockabye (id.) – de George Cukor – 1932
Un Cukor première période, séduisant mais sans surprise : l’un de ces films pre-code qui racontent l’histoire tragique d’une jeune femme que le destin et la société n’épargnent pas. On a vu ça souvent (y compris cette même année, avec le très beau Amour défendu de Capra), et celui-ci n’est pas le plus inoubliable de tous. Pas le pire non plus d’ailleurs : Constance Bennett y est très bien en jeune comédienne dont la liberté affichée lui attire les foudres des bien-pensants, en l’occurrence des responsables d’un orphelinat qui lui retirent la garde d’une fillette qu’elle voulait adopter.
C’est le début de nombreux malheurs, tous basés sur l’illusion du bonheur à portée de main (notamment avec le toujours sympathique Joel McCrea), mais qui manquent d’un lien. Le film fonctionne bien, grâce à ce beau personnage de femme sacrificielle, mais le scénario échoue à trouver un vrai fil conducteur autre que ses malheurs qui s’accumulent.
Restent de très beaux moments indépendants les uns des autres, comme ce craquant « I like you » avec les jolis yeux de biche de Constance qui dévorent l’écran. Ou ce réjouissant personnage de mère alcoolique et faussement indigne (joué par Jobyna Holland, grande dame du théâtre) typique de cette période d’avant l’application du code Hayes. Des petits moments épars qui suffisent à assurer le plaisir.
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