Le Champion (Champion) – de Mark Robson – 1949
Encore un film de boxe ? Oui, et celui-ci s’inscrit gentiment dans la mécanique bien huilée du genre, avec le destin d’un laissé pour compte qui trouve sa place sur le ring, et gravit les échelons de la gloire et de la fortune tout en perdant son humanité. Rien de bien surprenant, donc, même si Mark Robson filme tout ça fort bien, comme un film noir.
Surtout, c’est le premier grand rôle de Kirk Douglas, 33 ans et une présence magnétique. C’est à lui, surtout, que le film doit d’être à ce point mémorable. Remarqué dans quelques films remarquables (dès son tout premier rôle dans L’Emprise du crime), Douglas n’hésite pas, dès ces premières années à Hollywood, à mettre en avant les aspects détestables de ses personnages. C’est particulièrement vrai dans Le Champion.
Le film n’est jamais vraiment surprenant ? Kirk Douglas l’est, lui, constamment, trouvant le parfait équilibre entre l’humanité et la mesquinerie de son personnage, dont on ne sait jamais s’il nous touche ou s’il nous dégoûte. En contrepoint de son personnage à la présence dévorante, Arthur Kennedy est excellent dans un rôle ouvertement en retrait, frère handicapé et étouffé, qui révèle en négatif l’humanité perdue du « champion ».
On sent bien qu’on est en plein « film noir », et que rien de bon n’attend Kirk, son regard obtus et sa sensibilité en berne. Et comme dans tout bon film noir, son ascension et sa chute sont étroitement liés. Le personnage est pathétique. L’acteur est magnifique.
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