La Blonde framboise / Strawberry Blonde (The Strawberry Blonde) – de Raoul Walsh – 1941
Dans la liste des films qui rendent heureux, celui-ci figure en bonne place. Loin des films de gangsters qui ont fait leurs réputations, Raoul Walsh et James Cagney se retrouvent pour un film drôle et infiniment délicat, hymne au bonheur simple et à l’amour, le vrai, avec un grand A et les yeux doux et irrésistibles d’Olivia De Havilland.
On en sort en fredonnant « And the band played on » (le générique de fin propose même aux spectateurs de reprendre la chanson en karaoké avant de quitter la salle, on imagine l’ambiance et le plaisir partagé), et avec l’envie irrépressible d’enlacer nos deux tourtereaux, et de dire à celle qu’on aime qu’on l’aime. Bref, un vrai feel-good movie.
The Strawberry Blonde n’est pas une comédie musicale. Mais c’est le genre de films où les clients d’un barbier peuvent se mettre à chanter ensemble, et où tout est mouvement, à l’image de cette première rencontre entre les deux « couples » du film : l’horrible Jack Carson dont l’avenir prometteur séduit celle qui monopolise tous les regards, jouée par la star montante Rita Hayworth, et ce bon vieux James Cagney qui se « rabat » sur la bonne copine, Olivia De Havilland.
C’est tout le drame de sa vie, à la pourtant magnifique Olivia : ce couillon de Jimmy mettra dix ans pour réaliser que celle qu’il a finalement épousée est non seulement la plus belle, mais aussi celle qui peut le rendre profondément heureux. Elle en interprétera d’autres, des personnages plongés dans l’ombre d’actrices à la beauté plus arrogante. Mais ici, le drame ne fait qu’affleurer, malgré un passage bouleversant où Olivia voit son mari partir avec bravade entre deux policiers, loin d’elle.
Les larmes, pourtant, sont de joie dans ce film, qui est aussi l’un des plus drôles tournés par Walsh. Un chef d’œuvre dont le cinéaste filmera lui-même un remake dès 1948, cette fois sous la forme d’une vraie comédie musicale : One sunday afternoon, pas le plus connus de ses films…