Les Sept Mercenaires (The Magnificent Seven) – d’Antoine Fuqua – 2016
Etait-il vraiment nécessaire de remettre au goût du jour le classique de John Sturges ? Oui, d’accord, ce dernier était lui-même un remake (celui des Sept Samouraïs), et les récentes tentatives de dépoussiérer les chefs d’œuvre du genre (comme s’ils en avaient vraiment besoin) n’ont pas toutes été ratées : Le 3h10 pour Yuma de James Mangold était plutôt très réussi.
Mais quand même… Les scénaristes ont-ils à ce point perdu tout semblant d’imagination ? Les producteurs considèrent-ils le public comme des idiots qui ont absolument besoin de se rassurer avec une intrigue déjà connue de tous ? En tout cas, si on s’attaque à un monument, au film qui a starifié Steve McQueen en deux plans, ben vaut mieux réussir son coup, et si possible apporter quelque chose de nouveau.
Alors ? Ben c’est pas mal, on ne s’ennuie pas une seconde, Denzel Washington est très bien en Yul Bryner de 2016, et il s’est plutôt bien entouré (Ethan Hawke en Robert Vaughn, Chris Pratt en ersatz de McQueen, sans le charisme…). Et Antoine Fuqua (quel nom!!) n’est pas un manchot quand il s’agit de filmer l’action ou de faire monter la tension. Et reconnaissons lui un soin tout particulier apporté aux images, avec des plans très joliment construits et une superbe utilisation des décors naturels.
Pourtant ça ne prend jamais vraiment. Le principe même du remake veut que la comparaison avec l’original est incontournable. Et là, c’est décevant sur toute la ligne. Indépendamment du film de Sturges, ces Sept Mercenaires-là sont plutôt réussis. Mais à la lumière de ce qu’a donné la même trame devant les caméras de Sturges ou de Kurosawa, le film semble totalement anecdotique, chassant le sous-texte social et racial de l’original pour se résumer à une simple histoire de pouvoir et d’argent.
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