Charlie et la chocolaterie (Charlie and the chocolate factory) – de Tim Burton – 2005
Remettons dans le contexte : c’est avec ce film, plus encore qu’avec sa douteuse Planète des Singes ou son trop sage Big Fish, que j’ai décroché pour de bon de l’univers burtonien. Et même si la suite a réservé quelques belles surprises (à commencer par le délicieusement glauque Sweeney Todd), la passion des premiers temps, celles d’Edward aux mains d’argent ou Batman le défi, était passée pour de bon.
Charlie et la chocolaterie est bien un Burton de l’entre-deux : le symbole le plus évident du passage entre son passé si singulier, et un avenir marqué par un cinéma mainstream parfois écœurant. Bref, cette adaptation d’un classique jeunesse de Roald Dahl propose un grand écart assez vertigineux entre une première partie qui évoque l’univers féérique morbide des débuts, et une suite qui ouvre la porte aux guimauves du genre Alice au pays des merveilles.
Il y a un certain charme dans cette visite de la chocolaterie, pleine de trouvailles visuelles et comiques gentiment irrespectueuses qui sont autant de leçons de vie . On peut aussi prendre un vrai plaisir à cette visite ponctuée de chansons cyniques et décalées. Et puis on peut aussi trouver que la première partie, glaciale et bleue nuit, est la plus typiquement burtonienne. La plus belle et la plus passionnante, mais aussi la moins surprenante, le signe peut-être que l’univers de Burton n’est pas extensible à l’infini.