Anna Karénine (Love) – d’Edmund Goulding – 1927
Très libre adaptation de l’œuvre de Tolstoï, dont Garbo tournera d’ailleurs une autre version, parlante cette fois, sous la direction de Clarence Brown. De la première rencontre au happy end, le film prend bien des distances avec le roman original ?
Au moins le titre anglais, en se démarquant clairement du roman , annonce-t-il la couleur. Avec ce film, la MGM voulait d’avantage mettre en valeur son couple star autour d’une grande histoire d’amour romanesque, que signer une adaptation luxueuse.
Le plus beau dans ce film, c’est la tension sensuelle qui se dégage de la relation entre Garbo et John Gilbert. Dès leur toute première rencontre, dans cette auberge au milieu de la steppe enneigée, cette tension est palpable et fait tout oublier. Et c’est bien ça le plus réussi : cette impression que toutes les tempêtes, toutes les hostilités, tous les écueils disparaissent dès que ces deux-là sont ensemble.
Pas ou peu de grandiloquence, d’ailleurs. Il y a bien quelques scènes d’envergure comme celle du bal, ou celle de la chasse. Mais même là, les nombreux figurants finissent par disparaître pour ne laisser la place qu’à un tête-à-tête entre les deux vedettes.
Même la relation, belle et douloureuse, entre Anne et son fils finit par passer au second plan. Même la cruauté inflexible du mari trompé finit par devenir secondaire… Anna Karénine est avant tout une histoire d’amour. Belle et tragique.
Dommage quand même que la dernière partie soit expédiée en quelques minutes seulement. En n’évoquant la longue quête de Vronsky, censée durer des années, qu’en une (petite) poignée de plans, le happy-end qui arrive un peu brusquement perd de la force émotionnel qu’il aurait dû avoir.
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