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Marie-Octobre – de Julien Duvivier – 1959

Classé dans : * Polars/noirs France,1950-1959,DARRIEUX Danielle,DUVIVIER Julien — 20 novembre, 2016 @ 8:00

Marie-Octobre

Serait-ce le casting de la décennie, pour le cinéma français ? Lino Ventura, Paul Meurisse, Bernard Blier, Paul Frankeur, Serge Reggianni, Robert Dalban, Danielle Darrieux… Difficile de faire mieux, quand même. Tout ce beau monde aurait pu s’étouffer, mais nom. Duvivier, qui connaîtra son dernier gros succès avec ce film, réserve à chacun son moment de gloire, qui permet à tout le monde d’exister et de composer une bien belle galerie de personnages.

C’est un peu le principe du Cluedo : les anciens membres d’un réseau de résistance se retrouvent quinze ans après la guerre, dans une maison où l’un des leurs est mort, victime d’une trahison. Mais qui a trahi ? L’âme du réseau, l’unique femme que beaucoup convoitaient, est convaincue que le traître est parmi eux. Tour à tour, les soupçons se portent sur les uns et les autres.

Pas de politique dans le propos, ces enjeux sont vite éclipsés. D’ailleurs, il s’agit d’anciens résistants, mais le contexte aurait pu être tout autre sans que cela change grand-chose au ton. Duvivier privilégie en effet le film de mœurs, l’affrontement psychologique, et la peinture d’une humanité qui peut être cruelle…

Il y a une tension exceptionnelle dans ce beau film d’atmosphère, dont le rythme ne baisse jamais jusqu’à la révélation finale, terrible, qui renvoie chacun à ses propres démons et plonge les personnages, et le spectateur, dans un silence lourd. Et si le noir n’a pas la profondeur des meilleurs films d’avant-guerre de Duvivier, sa mise en scène est d’une efficacité et d’une inventivité constantes. Pas facile d’éviter le piège du théâtre filmé dans ce huis-clos oppressant, mais Duvivier filme le groupe en se renouvelant à chaque plan, et en faisant exister chacun.

Dans ce passionnant jeu de massacre, mention spéciale à Blier (un magnifique “monsieur tout le monde”), Frankeur (qui apporte une touche d’humour dans la noirceur du propos), Dalban (enfin un rôle consistant pour lui), Reggianni (superbement pathétique), et à la formidable Danielle Darrieux, présence magnétique et trouble qui semble constamment au cœur de l’image.

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