Play it again, Sam

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Always, pour toujours (Always) – de Steven Spielberg – 1989

Classé dans : 1980-1989,FANTASTIQUE/SF,SPIELBERG Steven — 11 novembre, 2016 @ 8:00

Always

Un plan, fugace et magnifique : juste après la mort de Pete, sa fiancée et son meilleur ami se retrouvent pour la première fois. Pas un mot, pas une larme, juste leurs mains qui s’agrippent derrière une porte qui se referme sur leur douleur. Tout n’est pas aussi beau dans ce film méconnu et mal aimé, mais ce simple plan résume à lui seul l’immense sensibilité de Spielberg, sensibilité qui, non, n’est pas de la sensiblerie.

D’ailleurs, de ce pur mélodrame inspiré d’un petit classique de l’âge d’or d’Hollywood (Un nommé Joe de Victor Fleming), Spielberg aurait pu faire un tire-larmes dans la lignée de Ghost, autre histoire d’amour qui se prolonge après la mort, sortie (est-ce un hasard ?) quelques mois plus tard. Mais non : l’émotion est constamment contrebalancée par l’humour, le second degré et cet optimisme qui est encore la marque de Spielberg à la fin des années 80.

C’est d’ailleurs la fin d’une époque pour Spielberg, dont le cinéma deviendra bientôt beaucoup plus sombre : avec Hook, son film suivant, Always symbolise la fin d’une certaine innocence de la jeunesse. Comme Peter Pan, Pete Sandich doit lui aussi accepter d’aller de l’avant, d’accepter cette mort qui l’a privé d’une belle histoire d’amour.

Elle, c’est Holly Hunter, formidable en « vraie » femme aux allures de garçon manqué (« C’est pas la robe, c’est la manière dont tu me vois » est quand même une très jolie réplique). Lui, c’est Richard Dreyfuss, l’acteur fétiche des premières années, qui tourne justement pour la dernière fois sous la direction de Spielberg, pilote de canadair qui se brûle les ailes (littéralement) à trop jouer avec le feu (re-littéralement).

La première demi-heure est euphorisante, dominée par la présence irrésistible de John Goodman, en pleine forme dans son éternel rôle de meilleur ami rigolo, et marquée par une multitude de signes avant-coureurs de la mort : cette vision glaçante de Dreyfuss éclairé par la lumière bleutée d’un frigo ouvert, ou d’autres jeux de lumière qui semblent annoncer l’inéluctable.

La suite alterne le très beau et le moins convaincant, « l’ange » Dreyfuss devenant la conscience de celui dont on devine qu’il prendra sa place dans le cœur de sa belle (Brad Johnson, pataud et attachant). Là, Spielberg multiplie les ruptures de ton, passant du rire aux larmes, souvent avec bonheur, mais aussi en cassant parfois l’émotion, comme s’il refusait de se laisser aller au pur mélo.

Et au milieu, il y a deux scènes étonnantes et déroutantes : les apparitions de l’ange Hap, dont je ne saurais trop quoi penser si elles n’étaient habitées par la présence lumineuse d’Audrey Hepburn. Ce pourrait être kitsch et un peu ridicule. C’est juste beau et emprunt d’une douce nostalgique. Ce sera d’ailleurs la toute dernière apparition de l’actrice à l’écran.

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