Hondo, l’homme du désert (Hondo) – de John Farrow – 1953
Plein de belles idées dans ce western porté par un Duke hyper charismatique, à commencer par un ton : une sorte de nostalgie, mais sans la moindre once de contemplation. La dernière réplique du film résume bien cette approche : « C’est la fin d’un mode de vie. – Oui, et c’est dommage, c’était un beau mode de vie. » prononcé par un John Wayne qui ne prend pas même le temps de s’arrêter pour y repenser. Il est temps de regarder droit devant…
Il y a des blancs, des Indiens, des affrontements sanglants. Mais pourtant, il y a une vraie bienveillance dans ce film qui, à l’image du personnage métis de Wayne, respecte et admire même les deux modes de vie, celui des Indiens et celui des blancs, renvoyés dos à dos pour la violence de leurs luttes respectives.
Film engagé ? Non, mais regard lucide d’un cinéaste qui préfère les zones troubles à un manichéisme de parti-pris… Un cinéaste qui filme la violence sans complaisance, mais avec un vrai sens du spectaculaire : l’efficacité purement hollywoodienne n’est en rien sacrifiée à l’intelligence du regard.
Mais le plus réussi, ce sont les séquences intimes. Et elles sont nombreuses, en particulier dans le premier tiers du film, qui se résume à une sorte de huis-clos dans un ranch à la frontière du désert, avec uniquement trois personnages. Étonnant, et d’une grande justesse, d’autant plus que les personnages sont atypique.
L’apparition de John Wayne d’abord, l’air hagard et dangereux, laisse planer le doute sur la nature du personnage. Surtout, sa relation avec la débutante Géraldine Page, dont le physique loin des canons de beauté hollywoodien apporte une troublante vérité, est magnifique.
Il y a aussi, au milieu d’une mise en scène parfois un peu anonyme, quelques plans splendides. Parfois très fugitifs, comme ce gros plan de Wayne se découpant dans la nuit, avec une lumière chaleureuse qui prend, quelques secondes durant, des allures très fordiennes.
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