Le Baiser (The Kiss) – de Jacques Feyder – 1929
Bref passage à Hollywood pour Feyder, qui en profite quand même pour réaliser le tout dernier film muet de la Divine, Greta Garbo.
Au regard de ses chefs d’œuvre antérieurs ou postérieurs, reconnaissons que The Kiss fait figure d’aimable bluette, fort sympathique certes, mais tout à fait anecdotique.
Il y a tout de même quelques très belles choses dans ce film, qui mêle habilement romance, suspense et film de prétoire sans génie, mais avec un savoir faire très hollywoodien dont parvient à faire preuve le Frenchy.
Parmi les belles idées, trop peu exploitées hélas : les deux apparitions légères et pleines d’humour des trois femmes de ménage dans la salle de tribunal, qui pour le coup tranchent avec les productions hollywoodiennes de l’époque, et rappellent qu’il y a aux commandes un compatriote de Pauline Carton !
Et surtout, cette étonnante séquence où Garbo, accusée du meurtre de son mari, raconte la scène aux policiers. Elle improvise et hésite sur les détails, et la scène qui se déroule sous nos yeux – celle qu’elle décrit durant son interrogatoire – s’adapte à ses hésitations : les aiguilles de l’horloge naviguent tandis qu’elle cherche l’heure précise ; les fenêtres s’ouvrent et se referment ; son doigt reste longuement sur l’interrupteur le temps qu’elle décide si oui ou non la lumière était restée allumée… Une idée assez géniale.
On sent bien que ce sont là les principales contributions de Feyder qui, pour le reste, a sans doute dû se plier aux contraintes du studio. Avec un résultat parfaitement agréable, mais quand même nettement moins surprenant.
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