Le Secret des Incas (The Secret of the Incas) – de Jerry Hopper – 1954
Voir Le Secret des Incas après La Maison de Bambou ne manque pas d’intérêt. Produits à la même époque, tournés tous deux à l’étranger et (au moins en partie) en décors réels, les deux films mêlent aventure, romance et choc des civilisations. Sur le papier en tout cas.
Parce que dans le film de Jerry Hopper, la civilisation Incas qui donne son titre au film se résume grosso modo à des visions très cartes postales du Machu Pichu, et à une poignée de chansons de la Péruvienne Yma Sumac, filmée comme la vedette de music-hall qu’elle est. Bref, un film d’Américains dans des décors gentiment exotiques.
Quant à la romance, entre la Française Nicole Maurey (dans le rôle d’une réfugiée d’Europe de l’Est : on est en pleine guerre froide) et un Charlton Heston qui surjoue le sale type, elle est à peu près aussi crédible et émouvante que John Wayne sur des patins à glace (vous voyez l’image ?). Pas bien sexy donc, et ce n’est pas le pauvre Robert Young, condamné à jouer les faire-valoirs, qui change quelque chose.
Reste Thomas Mitchell, acteur toujours excellent même lorsqu’il n’a pas grand-chose à jouer. Et un Jerry Hopper que l’on a connu plus inspiré (on lui doit un excellent film noir, Alibi meurtrier), mais qui mène sa barque sans génie mais sans baisse de rythme non plus. Pas ennuyeux, donc. Mais la vision caricaturale de la civilisation sud-américaine a un côté limite condescendant, presque gênant.
Malgré tout, il paraît évident que le film a (comme beaucoup d’autres, c’est vrai) inspiré Lucas et Spielberg pour Les Aventuriers de l’Arche perdue : la représentation de l’archéologie, la découverte du “trésor”, le look d’Indy… pardon, de Charlton Heston… L’influence de l’un sur l’autre est on ne peut plus évident. Mais l’autre a autrement plus de classe que l’un.
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