L’Ultime chevauchée (Raiders of Old California) – d’Albert C. Gannaway – 1957
L’un de ces petits westerns que la Republic Pictures produisait à la chaîne parfois avec de bonnes idées, mais toujours avec un scénario réduit à l’essentiel : tout pour enchaîner les scènes d’action le plus rapidement possible. Quitte à sacrifier le rythme au profit d’un montage haché parfois édifiant. Et toujours avec des comédiens de seconde zone, d’où émergent quelques gueules.
La principale gueule, ici, c’est Lee Van Cleef, dans le rôle d’un homme de main particulièrement cruel bien sûr. Mais quand il est à l’écran, on ne voit que lui, ses yeux inquiétants, son rictus sadique. Il faut dire que face à lui, le héros est interprété par Faron Young, une petite vedette de la country qui a tenté une carrière au cinéma, en ne jouant que des rôles qui portaient son nom, et dont les qualités d’acteur et le charisme se réduisent à une manière très personnelle de remettre sa mèche rebelle sur ses cheveux gominés.
On a donc le shérif Faron Young et son juge de père qui débarquent en Californie pour faire la lumière sur les activités d’un puissant propriétaire terrien qui opprime les fermiers, et qui a construit sa richesse durant la guerre du Mexique, sans doute pas tout à fait légalement… Bref, il y aura plein de rebondissements, une attaque d’Indiens (de trois Indiens pour être précis, on est dans un budget très limité), quelques chevauchées sauvages, une poignée de fusillades, et surtout pas mal de bagarres.
Et c’est là que Gannaway sauve son film. Autant le raconteur d’histoire est médiocre, autant l’homme d’action est percutant. Quelques plans vraiment dynamiques et des situations plutôt originales… On sent soudain, dans toutes ces séquences d’action, une vraie gourmandise de cinéaste, une envie de filmer la vitesse et la brutalité qui fait plaisir à voir.
Il faut voir le tout petit Faron Young se ruer sur Lee Van Cleef avec rage. Ou le même dévaler une colline en se battant avec un Indien. Ou encore des cavaliers qui se réfugient dans une rivière souterraine, décor inattendu. Et la caméra qui suit l’action au plus près avec de beaux travellings. Ça n’en fait pas un grand western, et ça n’en fait pas oublier les mille défauts, mais ça suffit pour le rendre bien sympathique, malgré tout.
* Le DVD vient de sortir dans la collection d’Artus Films au titre très exagéré : « Les grands classiques du western ». Avec une présentation de Georges Ramaïoli, dont on ne peut que vanter l’érudition… et regretter l’absence totale de ferveur.
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