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Le Salaire de la haine (Face of a Fugitive) – de Paul Wendkos – 1959

Classé dans : 1950-1959,WENDKOS Paul,WESTERNS — 18 juillet, 2016 @ 8:00

Le Salaire de la haine

Paul qui ? Wendkos n’est pas exactement le plus célébré de tous les cinéastes hollywoodiens. De lui, la postériété n’a pas retenu grand-chose, si ce n’est peut-être Les Canons de Cordoba, et une poignée de polars que les cinéphiles des années 50 avaient remarqué. Ce Face of a Fugitive, lui, est carrément resté totalement inédit en France, où il n’a eu droit ni à une sortie en salles, ni même à une diffusion à la télévision.

Gloire soit donc rendue une nouvelle fois à la collection Westerns de Légende de Sidonis/Calysta qui, mine de rien, et malgré un catalogue déjà très conséquent, continue mois après mois, ou presque, à dénicher de nouvelles pépites du genre. Parce que Face of a Fugitive en est une vraie. Derrière ses allures de série B (ce qu’il est effectivement), ses personnages et ses situations qui semblent pour le moins classiques, le film est bourré de belles idées et de moments mémorables.

Ça commence d’ailleurs très fort, avec une longue séquence entre chien et loup au cours de laquelle un prisonnier s’évade durant un transfert avec l’aide de son frère, qui tue le policier qui l’escortait. Visuellement, c’est assez formidable. La manière dont Wendkos utilise les gros plans pour renforcer la dramatisation (ces mains qui peinent à se rejoindre lorsque les deux hommes montent dans le train) est loin de l’esthétique habituelle de ces « petits » westerns.

Et la suite est à l’avenant, jusqu’à une extraordinaire fusillade finale dans une ville fantôme, où le réalisateur fait preuve d’un sens du rythme et du cadrage inattendu, utilisant plongées et contre-plongées, jouant avec l’obscurité et la lumière, rendant particulièrement percutant l’affrontement des personnages. De quoi faire regretter que Wendkos, dont l’essentiel de la carrière s’est déroulée à la télévision, n’ait pas été plus utilisé par les studios hollywoodiens.

Le scénario lui-même est plein de belles idées. Ce « western urbain » part d’un ressors de suspense très habile : le fugitif, joué par un Fred McMurray plus subtil qu’il n’y paraît, se retrouve coincé incognito dans une ville placée sous surveillance, où après avoir tenté d’utiliser tout le monde pour tenter de s’enfuir, il devient ami avec le shérif et tombe amoureux de la sœur de ce dernier. Mais il sait que l’avis de recherche où figure son visage doit arriver le lendemain matin…

S’ajoute un affrontement plus convenu avec l’incontournable gros éleveur entouré de porte-flingues (parmi lesquels James Coburn, dont la scène du barbelé est particulièrement mémorable), qui remplit parfaitement son office : introduire de l’action dans une histoire qui repose essentiellement sur le suspense et la complexité des rapports humains entre le trio principal (le fugitif, le shérif et la belle).

Et dans ce domaine aussi, le film est très réussi. Le premier baiser entre Mc Murray et Dorothy Green, surtout, est absolument magnifique, scène quasi-muette où l’attirance entre eux et le trouble que cela fait naître chez le fugitif n’apparaissent que par la grâce de la caméra et les petits mouvements gênés des deux acteurs. D’une simplicité et d’une beauté remarquables. Une belle découverte.

* DVD dans la collection Westerns de Légende de Sidonis/Calysta, avec les habituelles présentations de Patrick Brion et Bertrand Tavernier. Ce dernier évoque aussi la carrière de Fred McMurray, qu’il estime être l’un des trois acteurs sous-estimé du grand Hollywood, avec William Holden et Joel McCrea.

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