Vicky Cristina Barcelona (id.) – de Woody Allen – 2008
Woody continue son tour d’Europe avec cette nouvelle carte postale, envoyée cette fois de Catalogne. Point de meurtrier à l’horizon, cette fois : si l’Angleterre poussait le réalisateur au crime, l’Espagne réveille plutôt son âme romantique, teintée de libertinage. Mais la manière de filmer le pays reste, comme pour ceux tournés à Londres ou à Paris, clairement celle d’un Américain.
On a donc droit à une visite en règle de la capitale catalane, avec dialogue au pied de la fameuse Salamandre du parc Gaudi. Caricatural ? Un peu, sans doute, mais cette vision touristique tient aussi à la nature des personnages : deux touristes américaines (riches et artistes, bien sûr) qui viennent passer un été en Espagne. Une sorte de luxueux film de vacances, donc.
C’est, paradoxalement, la force du film : Woody filme une parenthèse. Inoubliable, certes, mais sans grande conséquence pour ces deux jeunes femmes qui repartiront à la fin de l’été et retrouveront leurs vies dans le même état qu’elles les avaient laissées en partant. Elles-mêmes, quand même, auront appris au passage quelques petites choses sur la vie et sur elles. Un été comme tant d’autres, finalement.
Pas plus d’originalité du côté des personnages. Les deux amies américaines sont aussi belles que différentes (la blonde et libre Scarlett Johansson, la brune et plus coincée Rebecca Hall), l’Espagnol qui les fait chavirer est un artiste à la sexualité éclatante (Javier Bardem, animal), et son ancienne femme est une hystérique exubérante (Penelope Cruz). De purs stéréotypes.
Mais alors, d’où vient de charme immense du film ? Des acteurs, justement ; mais aussi des décors trop beaux pour être vrais, de la lumière chaude, de ce sentiment de liberté omniprésent, et surtout de ces petits riens qui dérangent les certitudes de tous ces personnages qui se croisent, s’aiment, s’enrichissent et se bousculent. Vicky Cristina Barcelona est une petite chose sans conséquence ? C’est justement ce qui fait son charme.
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